Kinshasa-CENCO: les Evêques lancent un message interpellateur sous le titre « Libérez mon peuple »

« Libérez mon peuple », c’est le titre du message de la 56e assemblée plénière des évêques membres de la CENCO, réunis à Kinshasa du 17 au 21 juin 2019.  Dans ce message, ils notent d’abord que « le peuple veut le changement ». Selon eux, à travers les élections du 30 décembre 2018, le Peuple s’est exprimé pour une véritable rupture avec l’ancien système de gouvernance. « C’est dans cette perspective qu’il a salué les premiers gestes du nouveau Président de la République. Cependant, plus les jours passent nous constatons que la situation n’évolue pas », font constater les Evêques.

« Nous sommes plus que préoccupés par le temps pris pour les négociations en vue de la désignation des animateurs du Bureau du Sénat et le Gouvernement », poursuivent les Prélats. Ils mentionnent en outre que le spectacle de la corruption éhontée, lors des élections des Gouverneurs et Sénateurs, a suscité la question de la crédibilité et du sens de redevabilité de ceux qui ont été proclamés.

La CENCO se désole aussi du désintéressement constaté pour organiser les élections locales initialement prévues le 22 septembre 2019.

Au niveau socio-économique, les Evêques constatent que le chômage persiste, la scolarité et l’accès aux soins médicaux sont un luxe pour beaucoup de familles.

« Des milliers de personnes vivent dans une insécurité alimentaire sévère, dans un pays au sol fertile, et regorgeant en plus d’abondantes ressources naturelles ! Il s’observe un contraste scandaleux entre l’enrichissement vertigineux d’une minorité de nos compatriotes et l’extrême pauvreté dans laquelle gît la majorité des Congolais, et le fossé ne fait que se creuser », se désolent-ils.

Sur le plan sécuritaire et humanitaire, les Prélats catholiques regrettent que l’insécurité perdure dans le Nord et le Sud-Kivu, dans le Tanganyika tout comme dans l’Ituri.

« Nous ne comprenons pas que les FARDC appuyées par la MONUSCO n’arrivent pas encore à neutraliser les groupes armés, entre autres les ADF, la LRA et les FDLR ainsi que les envahisseurs MBORORO, comme si l’Etat n’existait pas », s’exclament les Evêques.

Et d’ajouter « il est inacceptable que des groupes armés étrangers s’installent, s’entraînent et commettent des crimes en RD Congo, alors qu’ils n’attaquent pas leurs pays d’origine contre lesquels ils sont censés se rebeller. Tout porte à croire que le plan de déstabilisation et de balkanisation du pays, orchestré de l’extérieur avec la complicité de certains de nos compatriotes, se poursuit ».

Sur le plan de la justice et des droits humains, les Evêques sont déçus de constater que la corruption semble être le principal moyen pour gagner un procès.

« L’invalidation des mandats de certains députés, par la Cour constitutionnelle, au-delà du délai fixé par la loi, que d’aucuns perçoivent comme sélective, en est bien une illustration », mentionnent-ils.

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