Nord-kivu : des villages vidés de la population à Beni-Mavivi et Mbau faute de sécurité
Les riverains de la route nationale numéro 04 entre Beni-Mavivi et Mbau en territoire de Beni n’habitent plus leurs maisons. Ils se sont déjà déplacés vers d’autres milieux, faute de sécurité chez eux. Radio Moto Butembo-Beni a constaté cette réalité mardi 16 juillet 2019.
Entre Beni-Mavivi et Mbau, les maisons présentent une image fantôme, humide et timide. Celles construites en dur ont des murs, des pavements et des toitures tapissés de la mousse verte. Les cases abandonnées sont presque toutes couvertes par des brousses d’herbes. Certaines d’elles sont en voie de disparition, par manque d’entretien.
D’autres sont même démolies expressément par des personnes non autrement identifiées à la recherche soit du bois de chauffage, soit des tôles à aller vendre ailleurs pour se trouver de quoi vivre.
Quel rôle pour les services de sécurité ?
Certaines victimes de cette situation témoignent que leurs champs se vident des produits champêtres presque au quotidien et personne ne sait qui est auteur de ces vols alors que le milieu connait la présence des soldats pour la sécurité.
D’autres anciens occupants des maisons entre Beni-Mavivi et Mbau ont donné à RMBB de mêmes témoignages en demandant pourquoi les services de sécurité ont du mal à rétablir la paix dans leur milieu de vie naturelle. Une insécurité de quoi dire que les promesses du Chef de l’Etat et des FARDC sur la sécurité des personnes et de leurs biens sont fallacieuses, a lancé avec désolation un des déplacés en visite occasionnelle dans sa parcelle à Ngite-Mavivi sur la route nationale numéro 04.
Des villages transformés en camps militaires ?
Un autre raconte que le tronçon routier n’a plus son ambiance d’avant les massacres de Beni. Et c’est vrai seuls les militaires, leurs épouses et leurs cabanes protégés par des sacs pleins de sable sont visibles en nombre sur le tronçon routier. Pas de marché, de boutique, moins encore d’écoles ou de structure sanitaire. Sur la route, le passage des voyageurs est remarquable mais pas toutes les heures. Il faut se renseigner sur la situation du milieu avant de prendre un véhicule pas avant 7 heures et pas après 17 heures sur ce tronçon routier qui fait peur presque à tout le monde, voire aux militaires et policiers loyalistes.
Bien que déjà ouverte au trafic, même la route Mbau-Kamango n’est plus fréquentable, faute de sécurité. Notons que les localités situées entre Beni-Mavivi et Mbau ont déjà vécu plusieurs cas de massacres, d’enlèvement des civils et le pillage des biens depuis 2014. Des faits malheureux imputés aux rebelles présumés de l’ADF par les FARDC. Seul le rétablissement de la paix devra encourager les civils à regagner leurs maisons et parcelles qui risquent très tard de ne plus être identifiables.