Butembo : la présidente du TGI exprime la compassion aux victimes des  déguerpissements répétitifs

Causes, conséquences et pistes de solution à la problématique des déguerpissements dans la région. Tel est le thème qu’a exposé la Juge Présidente du tribunal de Grande Instance de Butembo au cours de la conférence du 05 mars tenue à l’hôtel de ville de Butembo pour préparer la journée du 08 Mars dédiée mondialement à la femme. La Présidente du TGI Butembo compatit avec les personnes souvent chassées de leurs parcelles alors qu’elles ont des preuves d’achat.

D’emblée, la juge Desanges KAVUTYA WAVYUNZA a déploré le manque de considération du droit coutumier qui aiderait à résoudre certains problèmes. « En cas de reconnaissance d’un nouveau seigneur, les vassaux de son homologue étaient appelés à se soumettre à ce nouveau et ne sont pas partant sujets au déguerpissement », souligne la juge Desanges KAVUTYA WAVYUNZA.

Elle opine que la tendance de vouloir mêler le droit coutumier et le droit écrit conduit à la confusion vécue ces jours dans les conflits fonciers. Cette autorité judiciaire condamne en outre la malhonnêteté de certaines personnes qui vendent des parcelles sur des concessions conflictuelles. Voilà ce qui fait qu’en cas de déguerpissement, au lieu qu’on ait une seule victime qui n’a pas gagné le procès, on enregistre nombreuses familles sommées de quitter leurs maisons.

« Il est informé que ce terrain est conflictuel, mais au lieu de réclamer son argent au près de la personne qui lui avait vendu, il vend très rapidement pour chercher à se sortir d’affaire. Et lorsque le dossier sera tranché, la personne reconnue propriétaire, en réclamant de jouir pleinement sur le terrain là, ce monsieur là vous allez le déguerpir et vous allez déguerpir toutes les personnes qui sont sur le terrain. Au tribunal il y avait deux personnes, mais au moment où il faut chasser, c’est toutes les personnes qui avaient acheté auprès de lui qui seront victimes », a-t-elle opiné.

La Présidente du TGI Butembo compatit avec les personnes souvent chassées de leurs parcelles alors qu’elles ont des preuves d’achat. La juge KAVUTYA leur conseille une piste avantageuse à suivre pour éviter de tout perdre.

« En principe, ça ne devrait pas se passer comme ca. Parce que ces autres là avaient acheté. Ils n’occupent pas illégalement la terre. Eux-mêmes ils doivent venir pour dire, nous on a acheté, vous n’avez pas à nous déguerpir. S’il y a quelqu’un qui dit que vous aviez acheté auprès d’une personne non attitrée, vaut mieux aller au tribunal. C’est parfois dans les familles des seigneurs où cela se passe, ou carrément porter plainte contre la personne qui vous avait vendu au motif que vous ne jouissez pas du bien que vous avez acheté », a-t-elle ajouté.

La Présidente du Tribunal de Grande Instance de Butembo conclut par inviter à suivre les voies légales et les arrangements pacifiques pour éviter les conséquences fâcheuses liées au déguerpissement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.