RDC-Covid-19 : une libération des policiers qui crée des polémiques à Butembo
Autorisés de quitter la prison oui mais pas libérés. C’est la situation des policiers ayant rempli le critérium de ceux qui devaient quitter le milieu carcéral en le désengorgeant dans le cadre de combattre le Covid-19. La mesure semble nourrir une polémique entre défenseurs des droits de l’homme, commandement PNC avant un recadrage que lance l’auditeur militaire de Butembo.
En effet, des policiers possédant des mandats d’élargissement ont quitté la prison de Kakwangura sur autorisation du parquet militaire détaché de Butembo. Le Réseau pour les Droits de l’Homme, REDHO, a dénoncé depuis dimanche, que ces policiers ont été remis en détention sur ordre du commandant ville de la PNC. « C’est inacceptable de voir un homme libéré être retourné en détention pour la faute déjà punie et sur laquelle le magistrat a ordonné la cessation des poursuites », a lancé maître Muhindo Wasivinywa, Coordonnateur du REDHO.
Ils devront répondre un à un avant la libération…
En réaction, le colonel Richard Mbambi Kingana se défend qu’il doit d’abord se rassurer que ses hommes de troupe sont revenus sur le bon rail avant de cautionner le retour vers leurs unités respectives.
« Monsieur l’auditeur n’a pas appelé un membre de REDHO, parce que c’est moi le commandant de la police… Il a dit, monsieur le commandant, nous venons de libérer cinq de vos policiers. J’ai dit ok. J’envoie un véhicule les récupérer. Ils arrivent ici. Mais, pourquoi les amis font le travail qu’ils ne connaissent pas ? Et c’est quand je vais lire l’affiche pour voir tel a été arrêté à 2017 pour par exemple ivresse, ou évasion des détenus. Je vais demander au BD de m’amener un à un… Pour celui qui a été à l’auditorat pour l’ivresse, il doit me rassurer ici dans mon bureau qu’il ne doit plus tomber dans cette infraction… », a lancé le commandant de la police.
Des policiers supposés libres mais traînés en détention…
L’auditeur militaire de Butembo qui s’est confié exclusivement à Radio Moto Butembo-Beni ce mardi 14 avril 2020 semble surpris d’entendre qu’une personne ayant quitté légalement la prison soit traînée en détention pour des raisons administratives.
Les six policiers concernés par cette libération sont les agents principaux de la police en sigle APP, la dernière classe des éléments de l’ordre. RAJABU BILA accusé d’ivresse publique et violation de consignes, KASEREKA MUFABULE poursuivi pour évasion de détenus, KASEREKA WALUVWENE accusé de violation de consignes, BAKUNZI BAHATI et KATEMBO MAHAMBA poursuivis pour évasion de détenus, PALUKU KAMUKEHERE Jean accusé de désertion simple.
« Tous ces policiers ont passé un bon moment de détention pour la correction. Moi, je pense avoir mené ma mission dans le respect de la loi parce que je n’ai libéré aucun bandit de kasuku ni un meurtrier encore moins un violeur», conclut le magistrat KAPITA MANU Théophile, auditeur militaire. Nous apprenons que ces six policiers viennent de quitter le cachot de la PNC ce mardi 14 avril 2020.
Initialement sur la liste des libérables, le policier KASEREKA MUSAVULI accusé de participation à un mouvement insurrectionnel n’a plus quitté la prison. Celui-ci avait rejoint un groupe maï-maï avant de manifester la bonne intention de revenir à la police. Les nouvelles accusations de meurtre qui pèsent sur lui ont poussé le magistrat instructeur à effacer son nom de la liste de libérables.