Rutshuru : une pétition de l’ACOPRONA pour dénoncer la « mauvaise gestion » de l’ICCN
Une pétition est en circulation en territoire de Rutshuru pour dénoncer la mauvaise gestion de l’Institut Congolais pour Conservation de la Nature, ICCN. RMBB s’intéresse à la question en mi-avril 2020. L’ASBL Amis de la Conservation et de la Protection de la Nature, ACOPRONA, ayant son siège dans la commune de Rutshuru, accuse l’ICCN d’un certain nombre de faits.
Dans cette pétition dans laquelle elle récolte les signatures au près des habitants, ACOPRONA parle de trois principaux griefs.
« L’ICCN est en train de faire une conservation exclusive au lieu de faire une conservation participative. Le deuxième grief c’est la violation des droits humains. L’ICCN a le seul moyen de réprimer les gens : c’est les fusiller. Il tue les gens et détruit les vivres. Le troisième grief c’est la rétrocession que l’ICCN ne parvient pas à donner à la population riveraine. Il y a 100 ans que la population qui entoure le parc est en train de conserver, mais il n’y a aucun projet que l’ICCN a déjà donné », a dénoncé Jonathan Mukinga, chef de cette ASBL.
Des allégations infondées ?
Le directeur de communication du parc national de Virunga parle d’allégations infondées. Il indique que l’ICCN collabore avec la société civile et le pouvoir coutumier, et demande des faits à ce qui concerne les allégations des violations des droits humains commises par ses agents.
« Nous nous rencontrons avec la communauté pour parler des projets du parc et mener les activités. Chaque fois que nous voulons utiliser la main d’œuvre c’est soit la société civile soit le pouvoir coutumier qui se charge de la mobilisation », a mentionné Joël Wengamulai.
Quant à la rétrocession des dividendes issues du tourisme, il explique qu’actuellement, comme la proportion du tourisme reste faible, le PNVI gère directement la part qui revient à cette rétrocession en payant par exemple la facture de l’électricité dans certaines écoles et institutions de santé avec un impact direct sur la qualité des soins ou de l’éducation. Cette approche a été adoptée pour palier les insuffisances constatées dans la gestion de cette rétrocession par le passé.
Qu’en cela ne tienne, Jonathan Mukinga appelle l’ICCN de changer d’approche, sinon ACOPRONA se réserve le droit de mener d’autres actions.