Insécurité au Nord-Kivu : des inquiétudes de la société civile sur l’absence de Félix Tshisekedi et Carly Kasivita à Beni

C’est un constat amer sans appel que les délégués de la société civile des territoires de Beni et Lubero et de Butembo réalisent sur l’insécurité persistante à  Beni.  Ces acteurs des forces vives se sont réunis à Kisindi en groupement Basongora le 19 octobre 2020. La société civile se désole du fait que le chef de l’Etat et le gouverneur du Nord-Kivu ne sont jamais arrivés sur terrain pour se rendre compte de la vie misérable les victimes.

Unanimement, les acteurs de la société civile déplorent que les rebelles présumés ADF continuent de massacrer les civils en territoire de Beni. La vérité c’est que les auteurs des massacres renforcent de plus en plus leur activisme en secteurs de Rwenzori et Beni-Mbau ainsi qu’en chefferie de Watalinga en dépit des opérations militaires dites de grande envergure et de dernier assaut, déplore la société civile.

Elle poursuit que les services de renseignement civil de la police et de l’armée congolaise sont parfois suspectés de faciliter les infiltrations, incursions et les attaques de l’ennemi. Selon eux, l’armée congolaise et la police nationale semblent ne pas prendre au sérieux les massacres car, non seulement elles sont faiblement renforcées en homme et en logistique, mais aussi elles s’activent plus dans le transfert de cacao, du bois et des minerais au lieu de s’occuper de la défense et de la sécurité des hommes et de leurs biens. Pour créer la confusion et la diversion, l’ennemi continue à opérer avec des uniformes semblables à celles des FARDC à proximité des positions de l’armée et de la Monusco sans aucune offensive.

Les délégués de la société civile se désolent du fait que les autorités civiles telles que le chef de l’Etat et le gouverneur du Nord-Kivu ne sont jamais arrivés sur terrain pour se rendre compte de la vie misérable que traversent les rescapés  et les victimes qui ont abandonné leurs villages avec risques de ne compter que sur des informations orientées selon des intérêts de ceux qui les livrent.

Ces acteurs de la société ont émis un certain nombre de recommandations lues par Edgar Katembo Mateso, vice-président de la Société civile au Nord Kivu.

  • Au chef de l’Etat de matérialiser sa promesse de venir s’installer au Nord-Kivu et suivre personnellement les opérations militaires ; Assouplir le commandement par la diminution des officiers haut gradés dans les axes et ainsi privilégier l’unité du commandement des opérations SOKOLA 1 ; Procéder à la mutation effective des agents de  renseignement, des militaires originaires ou qui ont longtemps travaillé à l’Est de la RDC, Mettre en place une commission pour suivre et contrôler le financement alloué aux opérations militaires.
  • Au gouvernement congolais de mettre en place un tribunal spécial et international pour juger les crimes commis en RDC depuis 1993
  • Au gouverneur du Nord-Kivu de se rapprocher de la base dans les zones opérationnelles afin d’influencer positivement la réponse ; Doter la police des moyens logistiques et mettre en place un comité de suivi quant à leur utilisation ; Organiser une table ronde sur la paix à Beni entre les leaders communautaires, les acteurs politiques de l’armée, la police et les autorités civiles
  • Aux élus nationaux et provinciaux de constituer une commission d’audit des fonds alloués et affectés à la mise en place de l’état major civil initié par les élus du grand Nord ; Se préoccuper de la pacification que de rester dans les considérations populistes ;
  • A la population de ne pas se laisser voler l’espérance.

 

 

Aline Kataliko

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