A Butembo, un déplacé raconte le calvaire des populations après les massacres de 26 civils à Maleki

C’était catastrophique le massacre des civils en octobre 2020 à Maleki. C’est le SOS  lancé par Mafikiri Kihani, un déplacé de guerre qui s’est confié à RMBB ce jeudi 26 novembre 2020. Pour lui comme pour les populations qui endurent le calvaire à Beni, la paix est une nécessité vitale à l’Est de la République démocratique du Congo.

Ce déplacé de guerre est pris en charge par son fils, père d’une famille nombreuse en cellule Kisevere du quartier Mukuna en commune Bulengera. Originaire de Maleki près de Oïcha, un village victime des atrocités des rebelles présumés de l’ADF, Mafikiri Kihani déplore la situation qui sévit à Maleki. Il nous rencontre son vécu le lendemain des massacres de 26 civils. Des actes atroces dont il a échappé de justesse avec son épouse quand tous revenaient du champ.

« Dieu aide vraiment. Le jour qu’ils avaient égorgé, nous on n’avait pas passé nuit au champ. On venait d’arriver à Oicha. Tous les voisins ont été égorgés. Dieu nous avait vraiment protégés et nous sommes directement venus à Butembo. C’est le jour où ils évacuaient les dépouilles que j’avais tellement pitié : Toutes les têtes placées dans les sacs. Alors ils faisaient le tri pour adapter la tête au tronc … », raconte Mafikiri Kihani.

Celui-ci demande aux bonnes volontés de venir en aide aux déplacés de guerre car, selon lui, la vie pèse sur eux à Butembo où ils vivent dans des familles d’accueil.

« Nous souffrons beaucoup. Et le moyen de rentrer vraiment, c’est compliqué. La situation n’est pas encore stabilisée. Nous n’avons pas ici d’emploi », lance-t-il.

Mafikiri Kihani recommande aux autorités compétentes de rétablir la paix dans le territoire de Beni afin que les habitants y retournent et vaquent à leurs occupations.

Aline Kataliko

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