Butembo : La LUCHA appelle à l’incivisme fiscal jusqu’à la fin des tueries à Beni
La troisième journée sans activités socioéconomiques au centre-ville de Butembo a vécu ce mercredi 07 avril 2021. Les militants du mouvement pro-démocratie Lutte pour le Changement (LUCHA), et ceux des groupes de pression Antigang et Véranda Mutsanga ont de nouveau pris d’assaut le rond-point VGH pour un sit-in. A l’occasion, les manifestants ont insisté que la paie des impôts et taxes sera conditionnée par la restauration de la paix dans la région de Beni.
Dès 10h50 au rond-point VGH, la Véranda Mutsanga s’est jointe à la manifestation. Coups de sifflet et chants de colère se sont alors fait vite entonner au pourtour du monument historique de Butembo. C’est là que les militants anti-MONUSCO ont encore décidé de passer nuit ce mercredi.
« Du cachot au rond-point VGH c’est une détermination. Et la MONUSCO doit comprendre que nous n’allons pas céder. On ne va pas céder tant que la MONUSCO ne quitte le pays. Nous sommes en train de le dire chaque jour, la MONUSCO a failli à sa mission », a expliqué à RADIOMOTO.NET Anelka Mwanya, communicateur de la LUCHA section de Butembo.
Du moment du sit-in, tout se déroulait dans la non-violence. Les éléments de la Police étaient même positionnés à quelques mètres des manifestants. Sans surprise, la LUCHA a réitéré son appel à la désobéissance fiscale jusqu’au rétablissement de la paix dans la région de Beni.
« A quoi ça sert de nous acquitter de nos devoirs si nos droits ne sont pas respectés ! C’est clair ; on ne peut pas taxer les gens qui sont en train de mourir, on ne peut pas taxer les cadavres. On ne peut non plus régner sur les cadavres. Le gouvernement doit comprendre tout ça. Est-ce que pour ça il faut qu’on rappelle encore le gouvernement ? Il doit rétablir la paix pour que on s’acquitte de nos devoirs facilement », a-t-il ajouté.
Ce mercredi, les activités socioéconomiques sont restées, pour la troisième fois, paralysées. Boutiques, magasins, banques, stations-services et autres ont gardé leurs portes fermés. La circulation est aussi timide.
Les mouvements citoyens et associations affilées à la FEC et à la FENAPEC ont promis d’envisager d’autres actions au cas où, dans 10 jours, la MONUSCO ne se retirait pas de l’Est de la République Démocratique du Congo.
Joël Kaseso