Nord-Kivu : La partie sud du territoire de Lubero menacée par le risque de la famine intense (UWAKI)
L’organisation « Umoja Wa Wamama Wa Kulima Wa Kivu Ya Kaskazini », UWAKI, (Une association de femmes cultivatrices, Ndlr) alerte sur le risque d’une grande famine dans la majeure partie sud du territoire de Lubero (Nord-Kivu). Au cours d’une émission sur les antennes de Radio de Kirumba vendredi 16 avril 2021, les invitées de cette structure ont prévenu que si des mesures ne sont pas prises, des morts de faim seront comptés. Elles appellent les habitants agriculteurs et non agriculteurs de la région à s’unir pour éviter le pire.
Au cours de l’émission « Sauti ya mama mkulima » (Echos de la femme agricultrice, Ndlr), les intervenantes ont d’abord fait un état de lieu de la façon dont la population de la zone se nourrit ; les aliments de base étant le manioc, la patate, le haricot, le maïs, quelques légumes malheureusement insuffisantes au marché et dans les champs.
Parmi les causes de l’insuffisance alimentaire dans les ménages, les participantes ont constaté que « l’activité agricole est presque réservée à des vieilles mamans visiblement affaiblies, alors que les jeunes déambulent ».
Autres causes de cette situation c’est le vol répété des produits agricoles, l’absence d’entraide entre l’homme et la femme dans certains foyers pour des champs très souvent non fertiles mais continuellement exploités. Les femmes font aussi mention de la présence des eucalyptus dans des champs plutôt favorables à la culture des vivres.
Une autre intervenante souligne aussi les conflits de terre très récurrents dans cette zone où certains cultivateurs, pourtant courageux, abandonnent leurs champs et les laissent à des « chefs terriers qui ne les exploitent même pas ou les exploitent de manière irrationnelle ». Les invitées de l’émission « Sauti ya mama mkulima » dénoncent aussi les mauvaises pratiques et techniques culturales.
Comme remède, ces femmes proposent aux jeunes de prendre conscience de leur avenir et aux parents de travailler dans la communion. Pendant ce temps, les ingénieurs agronomes sont invités à mettre en pratique les connaissances apprises à l’école et à accompagner les paysans dans leurs pratiques de l’agriculture pour barrer la route à la famine qui profile à l’horizon.
Jean-Marie Mitavo