Nord-Kivu : Reprise timide des activités socio-économiques à Butembo

Les activités socioéconomiques ont redémarré à Butembo ce vendredi 16 avril 2021. Le transport urbain, le commerce formel et informel, le trafic bancaire, l’administration public ont été actifs, mais d’une façon timide, toute la journée de ce vendredi. Pour des probables actions menant à exiger le départ de la MONUSCO, plusieurs habitants proposent que tout se passe dans le strict respect de la constitution.

En ce qui concerne le commerce, l’activité intéressant un grand nombre de « Bubolais », il y avait des achats et ventes, alors que d’un autre, les acteurs des échanges attendaient voir la bonne lueur de la journée avant de travailler. Ce dernier cas a comme témoignage l’absence des mouvements dans les grandes galeries de Butembo. Elles n’ont pas ouvert les portails pour les boutiquiers.

La journée de ce vendredi était également moins variée de suite du non fonctionnement des écoles. Les chefs d’Etablissements abordés ont dit patienter la reprise de cours annoncée pour lundi.

Par ailleurs, après une dizaine de jours de paralysie d’activités, certains habitants de Butembo font de ce vendredi un jour pour dresser le bilan. D’abord, ils saluent la démarche des initiateurs de ces journées, même si, estiment-ils, « le train ne va pas directement aboutir au besoin réclamé ». Ensuite, nos sources dénoncent les débordements manifestés et qui violent les droits liés aux libertés individuelles. De quoi, en fin, les interlocuteurs de RADIOMOTO.NET encouragent des manifestations pacifiques, conformes à la Loi et non celles qui amplifient les différentes crises auxquelles on veut chercher solution.

« Je n’ai aucun problème avec les manifestants, mais voilà ils ont détruit ma cabine où je travaille. Il est vrai, je suis aussi d’accord que la MONUSCO parte, mais venir détruire jusqu’à s’en aller même avec les tôles… Nous n’avons pas travaillé pendant beaucoup de jours, mais où vais-je encore enlever d’autres tôles…», se désole cette femme à coté de qui l’autre lance « Moi je suis de Rughenda, et voilà encore ces agents de la MONUSCO venir envahir notre quartier, bien sécurisés par notre armée congolaise… ». Cet autre rencontré en plein centre-ville ajoute « Dire qu’il faut suspendre les activités, c’est nous qui travaillons pour le pain quotidien qui en subissons le plus les conséquences ».

Au fur et à mesure que les heures passaient, le centre ville et d’autres coins socioprofessionnels de Butembo accueillaient du monde ; des citoyens congolais impatients de voir leur pays recouvrer la sécurité, la paix et le développement.

En rappel, la Synergie des Associations du Grand Nord a suspendu, jeudi 15 avril, ses manifestations et son appel à des journées sans activités. La lutte n’étant pas finie, elle a peaufiné d’autres stratégies de presser la MONUSCO à partir.

Patrick Kalungwana

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