RDC : Ces préalables pour la réussite d’un probable Etat d’urgence (Prof Muhesi Augustin)  

Les réactions fusent de partout après la déclaration du premier ministre qui affirme que le gouvernement n’exclut aucune option de déclarer l’état d’urgence sécuritaire pour éradiquer l’insécurité à l’Est du pays. En date, celle du Professeur Kahindo Muhesi Augustin. Cet Enseignant en Sciences Politiques et Administratives à l’Université Catholique du Graben (UCG) contacté par RADIOMOTO.NET, ce mardi 27 avril, pose des préalables pour la réussite de l’Etat d’urgence en RDC.  

Ce politologue entame que l’Etat d’urgence est un moment particulier décrété par le Chef de l’Etat suite à une situation qui menace le fonctionnement du pays. Notre interlocuteur fait mention de l’insécurité grandissante, d’une grande calamité qui s’abat sur le pays et autres situations du genre. Ainsi, ce moment consiste en la réduction d’un certain nombre de droits et libertés qui ne seront pas respectés comme cela se passe.

Pour que l’Etat d’urgence prenne forme dans l’Est de la RDC, ce professeur pense qu’il faudrait que les autorités qui voudraient instaurer l’Etat d’urgence puissent expliquer clairement que l’acte qui sera pris fasse l’objet d’une discussion à l’intérieur des institutions de la République.

« Il doit requérir l’avis du conseil des ministres, mais aussi de deux chambres réunies en congrès. Ça montre que s’il appartient au chef de l’Etat de décréter l’Etat d’urgence, il est reconnu que les autres institutions aussi doivent pouvoir entrer en ligne de compte pour éviter que cet  Etat d’urgence ne soit prolongé de manière irrégulière », a-t-il argumenté.

Pour que ce probable Etat d’urgence arrive à des résultats escomptés, le Professeur Muhesi préconise des solutions à retrouver dans l’actif de l’armée réputée d’être infiltrée.

« Il faudrait qu’il y ait un autre travail qui soit fait sur le plan interne de l’armée, essayer de la nettoyer, de voir s’il n’y a pas de complice, essayer de voir si les services de sécurité qui doivent fournir des renseignements ne sont pas infiltrés, veiller à ce que le problème des militaires en ce qui concerne la logistique, la ration soit solutionné », prescrit-il avant d’ajouter qu’il faut instruire la population pour savoir comment elle doit se comporter pendant l’Etat d’urgence « pour éviter qu’il ne se transforme à un moment de violation des droits de l’homme ».

La réaction du Professeur Kahindo Muhesi fait suite à la publication du programme du gouvernement de l’Union sacrée de la Nation, lundi 26 avril dernier. Un programme à 15 piliers qui revient sur l’affirmation du premier ministre qui n’exclut aucune option de déclarer l’état d’urgence sécuritaire pour éradiquer l’insécurité à l’Est du pays; cette région où sévissent les massacres des paisibles citoyens innocents, qui exigent le départ de la MONUSCO accusée d’être passive dans sa mission d’appuyer les services de sécurité dans la recherche de la Paix et de la sécurité.

Visesa Louangel & Esther Vwiravwahali

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