« Matakiyo » et « O’munde », ces 2 danses traditionnelles pleines de sens chez les Yira

Les Nations Unies célèbrent la journée internationale de la danse ce jeudi 29 avril 2021. La danse, ce mouvement du corps ou de seulement une ou certaines parties du corps, avec adaptabilité à un rythme, à un son ou à une chorégraphie. Pour cette année 2021, RADIOMOTO.NET a abordé l’un des cadres de Yira Mirembe qui explicite le sens profond caché dans l’exécution de deux des danses traditionnelles en vogue dans la communauté Yira.

Pour commencer, le Père Claude Vinduvikumwa, un artiste musicien et cadre de Yira Mirembe, a déclaré que, en général, la danse trouve son importance dans plusieurs fonctions, notamment celle thérapeutique liée au sport, la fonction éducative comme enseignante de la culture et ludique pour le divertissement. Singulièrement, chez les Yira, ce cadre dans ce Cercle culturel qui anime le monde par des chansons traditionnelles Yira mentionne que la danse regorge multiple signification, de par une circonstance donnée. Il nous a parlé de « O’munde » qui est une danse de réjouissance communautaire et de communication kinésique.

« A travers cette communication Kinésique, il y a plusieurs messages qu’il adresse, quand le danseur mine l’épervier, c’est un signe que toute la situation est sous contrôle, personne ne peut nous arracher cet univers. Vous allez le voir par exemple faire ce qu’on appelle « Ovundaku », il fait semblant d’être affamé ; cela veut dire que dans différentes circonstances, de joie ou de tristesse, il ne faut pas se laisser abattre, il faut toujours créer de l’ambiance autour de soi », explique ce prêtre enseignant en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de l’Assomption au Congo (Ex ISEAB).

Une autre danse importantissime, chez les Yira, c’est le « Matakiyo ». Cette danse est exécutée d’habitude par les femmes dans des circonstances populaires pour souhaiter la bonne ambiance aux participants ou prodiguer un conseil aux personnes que la communauté honore pendant un événement donné. Père Claude Vinduvikumwa raconte que pendant le Matakiyo, les danseuses peuvent porter des objets symboliques qui passent le message et c’est vital.

« Kutaka (Vouloir), Matakiyo, pour dire : nous te souhaitons les bonnes choses. Alors vous allez voir les mamans exécuter aussi beaucoup de mouvements. Par exemple, pourquoi des mamans viennent avec des charges qu’elles portent sur la tête ? Une corbeille, par exemple, et après, elle dépose cela ; qu’on appelle « Erihinga » ; c’est pour appeler la jeune fille initiée (Parce que nouvellement enceinte), de faire l’abstinence. C’est le geste de faire sortir la charge de la tête et la poser par terre », explicite-t-il.

Notre interlocuteur a aussi évoqué le O’musero, danse qui a trait à la fécondité, à l’intimité et à la vie sociale.

Dans son climax, le Père Claude Vinduvikumwa recommande à chacun d’avoir un regard critique pour savoir la signification de chaque geste dans la danse. Aux séduits de la musique et la danse modernes, il déconseille l’imitation idiote qui peut dénaturer la culture ou la tradition du spectateur, voire de l’acteur de la danse imitée.

Patrick Kalungwana

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