Goma : A 12 ans, l’enfant Charles perd l’espoir de revenir à l’école

Les conditions de vie difficiles qu’endurent plusieurs familles en ville de Goma, constituent l’un des facteurs qui poussent nombreux parents à pousser les enfants à travailler, quoiqu’interdit par la loi congolaise. Dépoullés de tout espoier de revenir à l’école, plusieurs enfants s’activent dans la vente des chikwanges, des souliers ou encore des maïs ; d’autres travaillent comme domestiques dans des restaurants…

Ces révélations nous ont été faites par plusieurs enfants de la ville de Goma, qui sont contraints par leurs familles, de s’adonner au travail, pour participer à la vie quotidienne de leurs familles respectives.

« Depuis 9 ans j’exerce ce métier, et aujourd’hui j’ai 12 ans », mentionne cet enfant.

Qui est Charles ?

Ce garçon n’a que 12 ans et depuis 9 ans, il exerce le commerce ambulant des chikwanges, activité lui permettant de contribuer à la survie de sa famille. Membre d’une famille de 6 enfants.

« Nous sommes 6 enfants, et tous vendons de la chikwange avec notre maman », indique-t-il.

Mais malgré cette assiduité au travail, Charles ne parvient pas à étudier facilement et par conséquence, il a stoppé momentanément les études, sans espoir de recommencer un jour.

« J’étais en sixième année du primaire, mais j’ai arrêté d’étudier, faute d’argent », se souvient-il.

Chaque matin, Charles commence son boulot avec un plateau plein de chikwanges, accompagnées d’arachides.

« Le poids de ce plateau avec lequel je circule, peut varier entre 30 et 40 kilogrammes », estime-t-il.

Des longueurs de journées passées à marcher en pieds sous un soleil ardent, plateau sur la tête, avec un cou irrité,… mais en dépit de cela, qui s’aperçoit pourtant comme une souffrance, Charles ne compte jamais abandonner son travail.

« Je ne peux jamais abandonner ce travail. Car c’est de lui que dépend notre survie. Papa travaille, mais il ne ramène rien à la maison », s’inquiète-t-il.

La loi portant protection de l’enfant foulée au pied

A son article 53 de la section 2, la loi de 2009 portant protection de l’enfant  interdit formellement le travail des enfants, sous quelles forme et conditions que ce soit.

Mais hélas, cette exigence légale est loin d’être respectée en ville de Goma : des enfants qui vendent des souliers ou encore des maïs, d’autres qui travaillent comme domestiques dans des restaurants, ou encore d’autres qui sont utilisés dans des carrières de concassage des pierres,… c’est le quotidien de ces enfants, sur qui repose pourtant, l’avenir de toute nation.

Pour accorder un peu plus d’attention à cette question, les nations unies, ont, à l’an 2002, institué le 12 juin de chaque année ; journée mondiale contre le travail des enfants.

En cette année 2021 baptisée : année internationale de l’élimination du travail des enfants, les statistiques fournies par l’UNICEF et l’organisation internationale du travail (OIT), rapportent qu’ils sont au moins 160 millions d’enfants dont plus de 88 millions de filles, contraints de travailler.

Depuis l’apparition de la pandémie à Covid-19, un ajout de plus 9 millions d’enfants a été constaté.

John Tsongo

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