Nord-Kivu : Au moins 169 mineures engrossées en une année dans 4 villages en territoire de Lubero

Au moins 169 mineures de 13 à 17 ans ont été engrossées à Kasugho, Kagheri, Lubero et Lukanga en l’espace d’une année dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu). Ce résultat ressort d’un rapport de monitoring réalisé par l’ONG SPEED RDC une année avant juin 2021. 

Ce rapport a été publié ce 23 juin 2021 par l’ONG Sauveurs de la paix et l’environnement pour le développement de la RDC (SPEED  RDC). Le rapport ajoute que plus de la moitié de présumés auteurs sont connus mais jamais inquiétés.

Dans une interview accordée à RADIOMOTO.NET, le Coordonnateur de SPEED RDC indique que  ce monitoring a l’objectif de renforcer la responsabilité des autorités pour la protection des droits humains et spécialement les droits des enfants. Robert Kakule Madirisha ajoute que  les victimes ont été rencontrées individuellement dans leurs ménages lors des sensibilisations par l’approche porte à porte. C’était lors des activités de masse dans les structures des jeunes sur les violations des droits des enfants.

« Nous sommes une organisation de protection. Nous étions en train de faire nos activités routinières de rotation. Nous on voit les jeunes filles qui sont en train d’allaiter alors qu’elles ont 15 ans », a mentionné Robert Kakule Madirisha.

Ce rapport de 10 pages s’intéresse aussi au profil des présumés auteurs afin de bien orienter les sensibilisations. Notre interlocuteur mentionne que plusieurs grossesses retrouvent leur source des périodes de confinement, avec les élèves qui ne pouvaient plus aller aux cours.

Plusieurs recommandations ont été formulées en faveur des enfants, des parents, des structures communautaires de protection.

« Nous avons recommandé aux parents de dénoncer tout abus sexuel perpétré en l’encontre des enfants. Mais aussi les OPJ peuvent se saisir d’office des cas en voyant des jeunes de 13, 14 ans enceintes », a lancé Robert Kakule Madirisha.

Les activités académiques ont été suspendues pendant plus de 2 mois pour protéger les élèves et écoliers contre le coronavirus. Les élèves et étudiants ont repris les cours en février en République démocratique du Congo (RDC), où les autorités avaient suspendu les classes depuis décembre dernier à cause de la montée des contaminations à la covid-19. Cette reprise des enseignements était consécutive à la baisse de la courbe de la deuxième vague de la Covid-19, selon le gouvernement. C’est pendant ce temps de suspension que plusieurs adolescents ont été victimes de viols dans ces villages du territoire de Lubero, selon SPEED  RDC.

Justin Kasembo

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