Butembo : Des poubelles autour des ménages, un danger pour la santé des habitants
Des habitants de Butembo proches de « poubelles publiques » craignent pour leur santé. RADIOMOTO. NET a visité l’un de ces lieux lundi 26 juillet dernier. Pendant que les habitants se lamentent, la brigade d’assainissement fait face au manque de terrain et à l’insuffisance de moyens de transport.
Des restes de bananes, des bagasses de cannes à sucre et autres déchets en putréfaction mêlés aux flacons ; c’est ce qu’affiche la poubelle publique de Kasongomi. Ici et d’autres endroits disséminés à travers la ville sont les cibles pour amasser des ordures.
« Nous avons des enfants qui s’amusent partout ; ils ne se contrôlent même pas. Il y a même des épidémies qui peuvent nous arriver suite à la malpropreté qui est tout juste devant nous ici. Souvent, on n’a même pas d’appétit quand on a besoin de manger », se lamente Socrate Mumbere, voisin d’une de ces poubelles publiques de Butembo.
Dans les parages de certaines poubelles, il y a même des sources « d’eau potable », voire des rivières. Les femmes et les enfants s’y ressourcent ou y effectuent la vaisselle.
« Lors de la saison pluvieuse, il y a des déchets qui viennent de ce côté ici. Et l’eau devient tellement sale », s’inquiète la prénommée Lydia, une ménagère.
Un défi réel
Comme pour confirmer les plaintes des personnes environnant ces poubelles publiques, Ramazani Mumbere, expert en santé publique, confirme que ces dépotoirs au milieu des ménages sont sources de plusieurs maladies. Pour lui, les services de l’Etat doivent envisager des espaces appropriés pour limiter les dangers.
« Quand les déchets pourrissent, il y a des maladies qui peuvent provenir. Il y a par exemple le tétanos, l’ankylostomiase et toutes les autres maladies de mains sales. Pour prévenir, il faut des lieux où on va chaque fois jeter ces poubelles là et construire des enclos », a-t-il conseillé.
Dans l’administration urbaine de Butembo, la brigade d’assainissement se charge de l’évacuation de ces déchets. Les agents de ce service font face au manque de terrain et à l’insuffisance de moyens de transport pour accomplir cette tâche dans le strict respect de la santé.
« En ville de Butembo, il n’y a pas de dépotoir public. Toutefois, on a quand même une concession en territoire de Lubero mais ce n’est pas encore aménagé. Et la piste qui mène vers là, c’est au moins 3 km, donc ça demande un budget. Tantôt on manque de carburant », se désole Jonas Kavundu, chef ad intérim au service de l’environnement à Butembo.
Entre temps, le danger reste permanent pour les habitants qui habitent les environs des poubelles publiques.
Elvis Mungulika & Gloire Sikwaya