Nord-Kivu : Crise autour de la gestion des dons pour les déplacés vivant à Butembo

Une incompréhension plane autour de la gestion des dons pour les déplacés de guerre vivant à Butembo (Nord-Kivu). Après un sit-in à la mairie le mardi 3 août 2021, ces sinistrés ont exprimé leur indignation face à ce qu’ils appellent magouilles entretenues par les responsables de leurs structures. Pendant que les structures accusées de créer la confusion dans ce secteur manifestent la difficulté de trouver un point d’entente, les sinistrés plaident pour la centralisation des biens leur destinés au sein d’un même bureau. 

Des déplacés, plus d’une vingtaine, hommes, femmes, et enfants,  sont arrivés à la Radio Moto Butembo-Beni (RMBB) ce mardi 3 août 2021 pour exprimer leur indignation. Ceux-ci ont affirmé avoir été à la mairie en sit-in pour la même cause. Ces déplacés réclament la clarté dans la gestion de l’assistance en nature diverse que les bonnes volontés ne cessent de collecter à leur faveur.

Les nécessiteux en question se désolent qu’il y a déjà plusieurs structures en ville qui veulent rassembler les déplacés, recevoir les dons avant de les distribuer.  Ce qui crée des confusions sur qui doit faire quoi et en quelle circonstance.

« Si nous sommes ici ,  c’est parce que nous sommes affamés .  Nous ne savons plus à qui se vouer, à quelle structure se tourner. Nous sommes confus à propos des structures qui nous régissent. Il y a l’ISPRON et celui de l’avenue Fatuma ,dont on ignore les responsables. Parfois celle de l’avenue Fatuma confisque les dons », se déchaine l’un des déplacés arrivés à la colline de Kambali où se situe la RMBB.

Pendant ce temps, cet autre rétorque « Ça nous fait tellement mal au cœur,  nous plaidons pour un seul bureau au lieu de deux ou plusieurs. Nous ne voulons pas être victimes de leurs conflits d’intérêt. Ils ne s’entendent pas et nous on meurt de faims ».

Deux structures d’encadrement face à la crise de légitimité

L’une des structures accusées de créer la confusion dans ce secteur, c’est l’Organisation Personnes Déplacées Internes (PDI). Cette association fonctionne non loin du bureau de l’ATAMOV. Du coup, la concurrence avec l’Intégration Sociale pour la Promotion des  Nécessiteux (ISPRON), située à la Cathédrale, devient très prononcée. L’une des responsables de PDI a confié, ce mercredi 4 août 2021, à RADIOMOTO.NET, que la mauvaise gestion des dons pour déplacés dépend de la structure qui les reçoit. Kahindo Vakevayivwira a fondu en larmes pour expliquer que la situation est tendue entre sa structure et l’ISPRON.

«  Ce bureau est celui de déplacés. Connu sous le nom de PDI.  Il a été créé par les autorités, ce n’est pas moi la tenancière. C’est vrai que nous rencontrons  beaucoup de difficultés, nous gérons des déplacés, nous leurs donnons des lettres pour aller à l’hôpital et lorsque les bonnes volontés viennent avec des vivres et non vivres nous les distribuons aux concernés. On le fait chaque jeudi en présence des donateurs. Ici au bureau de PDI nous encadrons 1.350 ménages. Quant aux relations que nous entretenons   avec ISPRON, il m’est difficile de se prononcer. Cependant, je lance un appel à tout le monde de ne pas céder aux pourparlers (rumeurs ) mais de venir s’imprégner de la situation que nous vivons ici… », réplique en toute larmes madame Kahindo.

Cette présidente de la PDI fut membre de l’ISPRON avant de se tourner vers sa structure. Entre temps, l’ISPRON et la PDI continuent toutes deux à encadrer les déplacés au grand dam de ceux-ci qui ne savent pas vers qui s’orienter.

Contactée par RADIOMOTO.NET en son office de travail, la responsable du service des affaires sociales à la mairie de Butembo mentionne que « la création de ces structures a été faite à l’insu même du service des affaires sociales, qui, normalement s’assigne parmi ses missions l’encadrement des personnes déplacées internes et victimes de calamités naturelles ». Pour Madame  Kabuyaya  Siviatsomana Germaine,  « il est difficile d’émettre une opinion quelconque, parce que dans l’une des structures en question, on retrouve même des déplacés fictifs ». 

Pour elle, la seule structure d’encadrement des refugiés digne de confiance est celle-là qui présente des rapports viables et qui renouvelle ses statistiques sur le lieu de provenance, l’âge, la durée de location du déplacé. Quant en elle, le comité de réfugiés instauré en cellule  Fatuma (Ndlr, PDI) est proche d’aspirer confiance  et proche de remplir ces critères.

Elvis Mungulika & Gloire Sikwaya

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