Coronavirus à Butembo : Ces raisons qui fragilisent le respect de mesures barrières dans les agences de transport
L’observance des mesures barrières tarde à être effective dans les agences de transport en ville de Butembo. Constat réalisé par Radio Moto Butembo-Beni ce mardi 10 août 2021. Dans la plupart des agences de transport visitées, les conducteurs lancent qu’il existe à travers la ville des endroits où les engouements urbains ne sont pas condamnés par les autorités urbaines et qu’il n’est pas rationnel de dicter les normes à suivre sans mesures d’accompagnement ».
A l’agence « Kalamu Service » sous une atmosphère maussade ce mardi, le mouvement est ordinaire. Kakule Alain, chauffeur à l’agence en question et trafiquant de Butembo-Bunia, confie qu’il veut faire respecter les mesures contre le Covid-19. Toutefois, « le marchandage fait obstacle à cette initiative ». Un autre chauffeur dans la même agence est découragé par les engouements urbains non condamnés par les autorités urbaines. Raison de sa difficulté à matérialiser le respect des gestes barrières.
« Dans la ville il y a des cortèges des mariages ; on voit 6 ou 8 personnes en bord des voitures. Pourquoi on a ciblé seulement les chauffeurs de taxis ? Tout le monde doit être concerné par cette mesure de restriction de passager en bord des engins roulants », lance-t-il.
A 12 heures 50 de ce mardi, les premières voitures se meuvent. Bagages à main, une passagère déclare que le lavage des mains pour elle est déjà beaucoup comme signe de respect des mesures barrières contre le Covid-19. « Nous voyageons 2 ou 3 personnes car on craint la maladie. On tient fort au lavage de mains pendant notre parcours jusqu’à notre arrivée (…) », argumente-t-elle.
Des ordres sans mesure d’accompagnement
Hors micro, un des cadres de l’Association des Chauffeurs du Congo (A.C.CO) a déploré le fait que les autorités de l’Etat ont instruit les mesures à observer pour limiter la propagation du Covid-19 et surtout la réduction des passagers à bord des véhicules sans tenir compte des enjeux qui peuvent en découler. Selon cette autorité, il n’est pas rationnel de dicter les normes à suivre sans mesures d’accompagnement. « Le mouvement reste ordinaire. C’est difficile de respecter la mesure du fait qu’il n’y a même pas de suivi pour s’imprégner des réalités de voyage en vue de protéger une cible et toutes les parties prenantes », a mentionné notre source qui s’est couverte d’anonymat.
Depuis le 28 juillet 2021, le maire intérimaire de Butembo, le commissaire supérieur Mowa Baeki Telly Roger, avait déclaré que les mesures ci-dessous devront être strictement respectées : le taxi-moto pour 1 passager, taxi-voiture : 3 passagers, taxi de 12 places : 6 passagers ; bus de 16 places : 14 passagers ; et le bus de 32 places : 25 passagers. Tout ceci dans le respect strict des mesures drastiques pour faire face à cette troisième vague de Covid-19.
Jures Kizito