Goma : que savoir de la tentative d’assassinat du député Jean-Paul Ngahangondi ?
La province du Nord-Kivu traverse des moments durs d’insécurité, à travers ses villes et territoires.Un député Provincial élu de Beni a échappé à un assassinat la nuit du dimanche au lundi 13 septembre 2021 en ville de Goma. Que s’est-il passé ?
Jean Paul Ndahangondi, élu de Beni, dit avoir été surpris par une pluie de balles au niveau de l’ISC Goma, alors qu’il revenait du centre-ville.
“Lors de l’attaque, nous avons entendu des coups de balles derrière nous. Du coup, j’ai accéléré pour atteindre le rond-point INSTIGO. Là, j’ai vu des militaires mêlés aux policiers, qui ont voulu barricader la route, m’empêchant de passer. Ils ont crépité nombreux coups de balles, mais j’ai brisé la peur “, témoigne cet élu, revenant sur les circonstances de l’attaque. Et de poursuivre “Nous sommes en train de condamner cette insécurité perpétrée par des éléments incontrôlés. Nous condamnons ce genre de pratique, on doit beaucoup travailler pour refaire la sécurité dans cette ville“.
Cette situation similaire à une recrudescence de l’insécurité dans la ville, suscite des questionnements dans le chef des habitants de Goma.
Patrick se dit déçu de voir la criminalité fleurir dans la ville, alors qu’en interdisant la circulation des motards aux heures nocturnes, les autorités avaient, dit-il, rassuré que tout irait mieux.
“Sommes surpris et déçus d’avoir entendu des coups des balles, alors que les motards ne circulent plus durant les heures vespérales. Nous motards, pensions qu’en nous interdisant de circuler au-delà de 19 heures, il y aurait une criminalité zéro dans la ville. Sommes alors désolés de voir la barbarie se poursuivre“, laisse entendre Patrick, taximan de profession.
Quant à Esther, cette maman d’une quarantaine d’années, il est normal de s’inquiéter profondément, à voir que les bandits s’attaquent à premier à ceux qui sont sensés défendre la population. “Ce sont ces députés qui nous défendent. Et voilà, c’est sur eux que commence la menace“, s’inquiète-t-elle.
Pour le député Ngahangondi, pas question de paniquer face à ces intimidations. “Cette attaque que nous avons connue est une manière de nous faire taire, de nous intimider, et nous inciter à abandonner la lutte. Ce qui est impossible ! Demain, quand je ne serai plus député, où irai-je, si je ne me serai pas battu pour la libération de chez nous à Beni, Butembo, et Oicha?”, lance-t-il, comme pour s’interroger.
L’élu de Beni insinue “Nous sommes plus que déterminés. Nous n’abandonnerons jamais la lutte, jusqu’à ce que la paix sera retrouvée“.
Depuis un temps, Jean Paul Ngahangondi s’est illustré parmi ceux qui crèvent l’abcès des limites de l’État de siège. Il pense que cela serait parmi les excroissances qui lui attireraient de la foudre.
Dans ses prises de paroles, Jean-Paul Ngahangondi se veut le plus souvent caustique face à des répétitives prorogations de cet état de siège.
John Tsongo