Nord-Kivu : les producteurs de la tomate désemparés en groupement Mutanda
Les producteurs de la tomate sont désemparés en groupement Mutanda, chefferie de Bwito, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Depuis le début de l’année 2021, une maladie non encore identifiée attaque la culture de la tomate dans cette partie de la province du Nord Kivu. Les familles de ces paysans cultivateurs en paient le prix.
« Cette maladie se présente comme de la mosaïque et attaque les feuilles de la plante de tomate », décrit Katembo Kisonya Bruce, membre de l’Association des Jeunes Unis pour le Progrès (AJIPRO), qui cultive la tomate à Kibirizi, dans le territoire de Rutshuru.
Conséquence, la production de la tomate s’amenuise. « Auparavant, la production était très bonne. Une plante de tomate pouvait porter facilement jusqu’à cinquante fruits. Mais actuellement, nous attrapons difficilement cinq fruits sur une plante. D’autres s’assèchent et ne portent aucun fruit», explique amèrement Bruce katembo kisonya.
Les bourses des producteurs de la tomate à Kibirizi sont également très affectées par cette maladie. « Nous gagnions autour de cinq cents dollars américains sur le quart de l’hectare par saison. Mais actuellement, nous attrapons difficilement cent dollars américains sur la même superficie. Et nous avons d’énormes difficultés à subvenir aux besoins de nos familles. Quand nous faisons la culture de la tomate, nous nous y consacrons exclusivement au détriment de toutes les autres cultures sachant que lorsque nous produirons, nous achèterons au marché les vivres pour la famille. Mais maintenant, nous ne savons plus comment nourrir nos familles ni les faire soigner», s’inquiète Bruce katembo kisonya.
Ce paysan cultivateur de la tomate à Kibirizi, tout comme ses pairs, tente désespérément certains fongicides tel « roquette ». Mais ce n’est qu’un geste dérisoire. Ce fongicide n’apporte aucun résultat, affirme-t-il.
L’inspecteur de l’agriculture au bureau du territoire de Rutshuru, Jérôme Bagwiza, dit avoir été alerté par les services techniques en groupement Mutanda, sur la présence d’une maladie non encore identifiée qui attaqua la culture de la tomate dans cette zone. Selon lui, les services techniques tentent d’accompagner les paysans cultivateurs en appliquant une solution faite de la cendre, du tabac et de tefrosia vogelli (ndlr Vulululuku en langue locale) qui sauve jusqu’à trente pour cent des plantes de tomates atteintes de cette maladie, affirme-t-il.
Désemparés, les paysans cultivateurs de la tomate à Kibirizi affirment être à bout de souffle. « Nous nous demandons si le problème se situe au niveau de la semence que nous utilisons et qu’il faut essayer d’autres vérités », s’interroge Bruce Katembo.
Le responsable du service technique de l’agriculture en territoire de Rutshuru dit attendre des échantillons des tomates malades afin de les envoyer au laboratoire. « Ceci permettra d’identifier cette pathologie qui attaque les tomates dans le groupement Mutanda et d’y apporter des solutions précises », affirme Jérôme Bagwiza.
Mais cela peut encore prendre quelques mois. En attendant, Jérôme Bagwiza encourage les cultivateurs de la tomate en groupement Mutanda à utiliser cette solution locale malgré ses faibles
Faustin Tawite