Goma : Sifa Bahati ; cette femme qui transforme la vente des fretins en un gagne-pain efficace

Les activités consécutives à la semaine mondiale de l’entrepreneuriat se sont ouvertes en ville de Goma, mardi 16 novembre 2021. En marge de cette semaine, RADIOMOTO.NET a rencontré une femme qui s’active dans la vente des fretins dits “Sambaza” au petit marché TMK au chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Cette femme, Sifa Bahati, ne passe pas par quatre chemins pour subvenir aux besoins de sa famille.  

« Pour éviter d’être des « véritables fardeaux pour leurs maris », les femmes ont tout intérêt de s’activer dans l’entrepreneuriat en vue de participer à la subvention des besoins familiaux en secourant leurs partenaires », entame Sifa Bahati qui vend des fretins.

Cette femme est déjà expérimentée dans son boulot. Même si elle ne reconnait plus la date à laquelle elle commençait son job, elle se souvient qu’elle a déjà trois enfants toujours en train d’exercer ce commerce . Chaque matin, elle prend un bus jusqu’au port de Kituku, où elle se ravitaille, pour revenir au petit marché la soirée… « J’ai beaucoup trainé dans ce métier. Maintenant j’ai trois enfants. Je me ravitaille à Kituku », confie-t-elle.

Qui lui avait demandé d’entreprendre ?

« Ce qui m’avait motivé de commencer mon commerce c’est d’avoir vu que mon mari se battait tout seul. J’avais alors trouvé qu’il était pour moi indispensable d’entreprendre pour qu’ensemble nous menions la vie. Là qu’il éprouve des difficultés, je lui viens en aide ».

Avec quel capital ? « Je n’avais que 20 milles francs congolais pour commencer. Il n’y a pas de petit capital. Il suffit de mettre en action son intelligence et se joindre aux autres qui pourront t’orienter ».

Avec plus de 200 mille francs de capital aujourd’hui, Sifa se félicite d’une gamme d’avantages découlant de son boulot.

« Comme profit, je gagne d’habitude 5 milles francs congolais par jour. Je dépose 2 milles pour la ristourne et le reste je fais la ration pour mes enfants. A chaque fois mes enfants tombent malades, toutes les fois que je vais enfanter,… c’est grâce à mon boulot que j’honore ma facture. Je seconde également mon mari pour la paie des frais scolaires. Il y a aussi plusieurs autres projets en cours. Il n’est pas surprenant de se payer même une parcelle, surtout grâce aux revenus issus de la ristourne, et du coup, on cesse d’être locataire ».

Sifa Bahati appelle les autres femmes à entreprendre car à défaut, plusieurs dangers les attendent.

« Toutes ces mamans qui ne veulent se lancer dans l’entrepreneuriat, je les conseille d’oser seulement. Il y a tant de boulots qu’on peut faire et gagner sa vie. Il y a un grand danger si on reste sans rien faire : il peut arriver que ton mari connaisse un accident, qu’il t’abandonne pour fonder un foyer parallèle, son boulot peut finir,… Face à tous ces problèmes si tu n’étais pas entrepreneure,… que feras-tu pour t’en sortir ? Et la conséquence directe, c’est que tu ne sauras pas gérer ta famille, tu seras bouleversée, tu voudras t’enivrer en tout moment, tu céderas à la mendicité,… Comme tu n’as pas su cultiver l’auto-prise en charge », conseille-t-elle.

Goma, terrain fertile pour les jeunes femmes entrepreneurs dites « jua kali », plusieurs d’entre elles témoignent gagner leur vie de famille rien que grâce au petit commerce d’articles divers, constate Radio Moto. Mais il n’y a qu’un secret pour y arriver : « le courage », conseille Sifa.

John Tsongo

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