Goma : la situation des enfants sinistrés est particulièrement difficile au camp de Katoyi
Les sinistrés du volcan Nyiragongo cantonnés dans le camp de fortune de Kisoko-Katoyi en ville de Goma, sont toujours sans assistance, plus de 6 mois qu’ils y sont cantonnés. Un constat amer de RADIOMOTO.NET en début décembre 2021. Quoique la souffrance y soit générale, la situation des enfants semble plus particulièrement difficile.
Entre faim et non scolarité, entre mauvaise santé et contrôle compliqué, la situation desdits enfants demeure en dehors du confort.
« Ici nous passons nuit à la belle étoile avec nos enfants, malheureusement exposés à tout danger », a expliqué Jeanette. A ce niveau, Madeleine a ajouté « J’ai 7 enfants. Je sais les garder péniblement, seulement par la grâce de Dieu ».
Pour gérer ces nourrissons surtout en termes de provision alimentaire, plusieurs familles ont décidé de rassembler les enfants à chaque fois que l’une ou l’autre a trouvé de quoi mettre sous la dent.
« Tous ces enfants que vous voyez autour du repas, ne sont pas de la même famille. Nous les réunissons autour des repas minimes soient-ils, toutes les fois que l’un ou l’autre d’entre nous trouve un petit sou à partager aux autres enfants », explique Odette Musayi, casserole de sauce à la main, en plein partage de la nourriture aux enfants, regroupés devant sa case.
Mais la quantité leur distribuée est parfois insuffisante. « Chers enfants, c’est tout ce que j’ai à vous donner. Prenez-en s’il vous plaît soin; pour que chacun de vous en tire sa part », conseille-t-elle aux enfants.
Mais déjà, sous ses yeux même, c’est l’un des enfants qui ravit une motte à son pair et les pleurs s’en suivent. « Oh, mon Dieu, qu’est-ce qui vous arrive ? », s’exclame Odette.
Cela fait souvent, que des combats qui s’improvisent entre enfants autour du repas, surtout en cas de gloutonnerie de certains d’entre eux.
« Remets-moi ma part s’il te plaît,… Remets-moi ce qui m’appartient », lance l’un d’eux.
Pleure ensuite un enfant à qui son voisin de gauche vient de ravir la demi-tartine. « Remets-lui sa part s’il te plaît, pourquoi çà ? », réplique la grande sœur du gamin lésé, avant de l’exhorter à venir à ses côtés pour assurer sa sécurité : « Nicolas, viens à mes côtés », appelle-t-elle.
« Ils sont plus de 200, ces enfants en situation difficile vivant dans ce Camp de fortune », rapporte Meso Musavuli, l’un des membres du comité de ces sinistrés.
Leurs conditions de vie laissent toujours à désirer. « N’importe quand vous pouvez apprendre une nouvelle de décès d’un des habitants de ce Camp, surtout ces enfants. Parce qu’ils n’ont rien. Que ce soit en termes de médicaments ou des vivres. S’une pareille situation arrive, ne vous en doutez et ne soyez même pas surpris », met en garde Musavuli.
Ils ont besoin des vivres, des soins médicaux, ou encore d’être inscrits à l’école du moins pour ceux qui ont atteint l’âge scolaire.
John Tsongo