Nord-Kivu : des toilettes mal entretenues, un danger permanent pour la santé des sinistrés au site de Kanyaruchinya
Plusieurs femmes vivant dans le camp des sinistrés de Kanyaruchinya au Nord-Kivu, endurent des conditions hygiéniques inadéquates. En effet, la dernière semaine de décembre 2021, RADIOMOTO.NET a constaté que les toilettes de ce Camp sont mal entretenues, quoique suffisantes et proportionnelles à la taille de ce village. Les usages craignent pour leur santé.
RADIOMOTO.NET qui a réalisé ce triste constat, s’est rendue compte que les toilettes ne sont ni régulièrement nettoyées, encore moins désinfectées. Même celles pour lesquelles il devrait être question d’utiliser de l’eau, les usagers ne s’inquiètent nullement pas.
“Nos latrines sont très mal entretenues. Elles ne sont pas souvent lavées. Les gens défèquent au-dessus de la dalle, si bien que leur usage laisse à désirer. Parfois, on n’a pas envie de s’en servir et on rebrousse chemin”, a décrit Sheilah Kahindo, une sinistrée.
Elle craint par ailleurs la contraction et le développement des infections de tout genre. “Nous redoutons les infections et toute autre maladie. En utilisant des WC souillés de cette sorte, nous sommes exposées à toute maladie, y compris le Corona”, craint-elle.
Les gestionnaires du camp de Kanyaruchinya semblent très moins préoccupés par les conditions hygiéniques. L’état des toilettes présage qu’il n’y a aucune politique de leur nettoyage. Pourtant, femmes, hommes et enfants utilisent tous les mêmes lieux d’aisance, et le risque d’inter-transmission des maladies est très imminent. Cherchant à leur poser la question sur la gestion des toilettes, les membres du comité du camp ne nous ont pas été ouverts.
En revanche, “la contamination de l’environnement par les selles et l’usage des toilettes mal entretenues, est la cause majeure d’une moyenne annuelle de 23.000 cas de choléra affectant la RDC, dont la prise en charge coûte autour de 14 millions de dollars”, selon le site water and sanitation program, WSP. Le même site poursuit, dans le même angle, que chaque année, la RDC perd 208 millions de dollars, soit 1,6 % de son produit intérieur brut, pour soigner les plus ou moins 46 millions de Congolais utilisant des latrines insalubres ou partagées.
John Tsongo