Etat de siège : pourquoi le statu quo dans le processus de la pacification de Beni et Ituri ? (DYFEGOU)
La Dynamique des Femmes pour la Bonne Gouvernance (DYFEGOU) s’inquiète d’observer le statu quo dans le processus de la pacification de Beni et Ituri. Face à la presse de Butembo ce vendredi 31 décembre 2021 dans un des locaux de la cathédrale, la Coordonnatrice de la DYFEGOU a fait constater que les mêmes causes de l’échec ont produit les mêmes conséquences.
Rose Kahambu Tuombeane déplore que parmi les fils du milieu, il existe bel et bien un réseau d’individus bien organisé qui vivent des massacres de Beni et d’Irumu. Elle poursuit qu’au sein de l’armée loyaliste, il existe bel et bien un réseau de personnalités qui vivent des massacres de Beni et cela du plus haut sommet de l’armée à Kinshasa jusqu’aux officiers et militaires de rang, pions intouchables, et qui sont présents dans les opérations militaires dans le secteur opérationnel Sokola 1 grand Nord et Sokola 2.
Elle poursuit qu’au sein de la classe politique, il existe un réseau de tireurs de ficelles et d’intervenants directs au niveau de Kinshasa, au niveau provincial au Nord-Kivu et en Ituri voire jusqu’au niveau local comme en territoires de Lubero, Beni, Djugu, Mambasa tout comme dans les villes de Butembo, Beni et Bunia.
La DYFEGOU soutient en outre que l’’actuel ADF a des liens étroits avec la métamorphose des rébellions RCD, CNDP et M23. « Même la Communauté Internationale, à travers des organismes et organisations internationaux, profite de cette guerre pour accéder et acheminer des ressources naturelles, des minerais surtout », dénonce cette structure des femmes.
Elle fait découvrir que le problème se situe aussi au niveau des détournements des fonds alloués aux FARDC. « Conséquences de ces détournements : les opérations militaires n’ont pas de garage pour la maintenance du charroi automobile ; il n’existe pas de station d’approvisionnement en carburant ; il y a des retards dans l’approvisionnement de la ration alimentaire »; se désole la DYFEGOU.
Cette dernière insiste que d’autres maillons de la chaîne du problème, ce sont les pressions administratives à l’endroit des officiers « patriotes », des discriminations « tribalistes » en l’endroit des officiers swahiliphones, les disfonctionnements au sein de l’appareil judiciaire militaire et des renseignements et le manque de promptitude des services des renseignements.
La DYFEGOU conclut qu’à propos de la mutualisation des efforts des FARDC et de l’UPDF contre l’ADF, il faut suivre de très près ces opérations, surtout en ce qui concerne la clarification et la communication des éléments et clauses du contrat, notamment sur les modalités d’intervention, la coordination des opérations afin d’éviter les erreurs du passé.
Patient Akilimali