Goma : l’OVG face aux défis de surveillance du volcan, voici que doit faire la population
Malgré les défis auxquels elle fait face, l’observatoire volcanologique de Goma (OVG), rassure de son suivi sérieux, des volcans Nyamulagira et Nyiragongo. Après 20 ans par exemple, depuis la plus mystérieuse éruption de 2021, l’OVG se félicite de disposer aujourd’hui d’un matériel de pointe lui permettant une surveillance adéquate. Toutefois, indique son directeur général, le service technique est aujourd’hui confronté à plusieurs défis qui doivent intéresser l’attention de la population.
Le professeur Docteur Adalbert Muhindo Syavulisembo attaque en parlant du vendalisme du matériel de surveillance.
“Ce que je vais signaler à la population, c’est ce vendalisme du matériel. Cela nous met dans des conditions très difficiles et moins confortables. Dernièrement nous avons perdu des capteurs à travers la ville. Pourtant ces capteurs nous permettaient de suivre la température. Quand le matériel est volé, la chaîne de surveillance et de stockage des données sont coupées. Parfois il y a des sites qui ne sont plus accessibles parce qu’on a volé les bornes géodésiques, qui nous servent pourtant de suivre le degré d’évolution et d’écartement des fissures… Quand on place des nouvelles bornes géodésiques, ça ne sera plus la même référence, et donc c’est une coupure de la ligne des données”, mentionne-t-il.
Il appelle la population au bon sens.
“C’est à nous population, de protéger notre matériel. Ce n’est pas évident que l’on place un élément armé à chaque point mesuré. Dans d’autres observatoires, le matériel reste même sans centinelle. C’est la population elle-même qui protège le matériel, après avoir pris conscience du danger qui la guette. C’est cette culture que nous devons avoir dans la ville de Goma. Ces bornes géodésiques ne sont pas là pour indiquer les lieux où l’on a placé des minerais ou des matériaux précieux. C’est juste pour surveiller les écartements des fissures. Il n’y a rien de spécial que Cela à l’intérieur de ces bornes ou clous que vous observez sur les flancs du volcan”, a-t-il lancé.
Côté population, l’assurance de l’OVG n’exclut pas que l’on soit prêt à tout moment, encore que l’éruption est un phénomène naturel, qui de fois peut défier les experts.
“Il faut être prêt à tout moment. Rassembler et poser jalousement les biens nécessaires, pour s’adapter à toute éventualité éruptive, car le volcan n’avise jamais. Mais aussi en qualité de chrétien, chacun doit demeurer prêt. Nous avons par exemple déjà été informées, qu’il ne faut jamais manquer de sucre, du sel, et autres car en cas de déplacement; il est possible que l’on soit confronté au problème de faim. Et enfin, tout autre nécessaire comme le document parcellaire et consorts”, conseille Victorine Kavira, 61 an.
L’éruption du mont Nyiragongo en 2021 est une éruption survenue en République démocratique du Congo. Considérée comme débutée en 2002, peu de temps après l’éruption catastrophique de 2002 qui avait fait 250 morts, cette éruption a connu une phase effusive à partir du 22 mai 2021, avec écoulements de lave dans une des failles du flanc nord-est du volcan. Le plan d’évacuation de la population de la ville de Goma a été déclenché. 32 victimes sont dénombrées.
John Tsongo