Butembo : des déplacés de guerre dénoncent « une maltraitance » de la part des autochtones

Les déplacés vivant en ville de Butembo crient à une maltraitance de la part des populations autochtones. Au cours de leur rencontre hebdomadaire tenue ce mardi 17 janvier dans la salle Flambeau de la Cathédrale, ceux-ci disent être victimes de manque de tolérance et de considération.

Certains déplacés qui tentent d’exercer de petites activités commerciales au centre-ville de Butembo ont énuméré certains obstacles auxquels ils se heurtent.

Certaines femmes déplacées de guerre affirment que les autochtones arrivent jusqu’au niveau de ne pas leur accorder une place pour étaler leurs marchandises.

D’autres confirment qu’elles ont été chassées soit du marché soit le long des routes au motif qu’elles ont occupé les places qui ne leur appartiennent pas. C’est pourquoi, ces déplacés appellent à la tolérance et demandent à la population de comprendre la souffrance que les déplacés traversent.

« (I) Je vends des bananes. Quand je trouve une place au marché, quelqu’un d’autre viendra me chasser dans la même place. Je rendre à la maison avec mes bananes et finalement elles pourrissent. (II) Je vendais des légumes dans le petit marché. Quand je suis arrivée, on m’avait exigé de payer une somme de 5000 FC pour étaler mes marchandises. C’est pourquoi on ne sait plus comment vivre dans la ville de Butembo. Dans tous les petits marchés, on demande de l’argent. (III) Nous même nous avons déjà manqué de place. Quand on veut étaler nos petites marchandises au grand marché, on nous chasse. Ils disent qu’il faut payer pour trouver de la place. Et nous les déplacés, nous n’avons pas assez d’argent pour nous procurer des place au marché. Un autre problème, ce sont les taxes de l’Etat », se sont-ils lamentés.

Interrogée à ce sujet, Masika Marie-Jeanne, coordonnatrice de l’ISPRON, une organisation d’encadrement des déplacés affirme les allégations des personnes vulnérables.

Elle note que plusieurs fois, les déplacés arrivent à son bureau, parfois en pleurant au motif qu’ils ont été chassés de leur lieu de travail.

« Ceux qui viennent de passer beaucoup de jours en ville suite à l’insécurité qui perdure chez eux, tentent de faire quelques activités commerciales. Ils viennent nous dire qu’ils rencontrent beaucoup de difficultés. Lorsqu’ils vendent par exemple des cannes à sucre d’une manière ambulatoires, ils ne rencontrent pas de problèmes. C’est lorsqu’ils veulent se créer une place fixe que les anciens occupants les chassent. C’est pourquoi j’appelle les autres vendeurs à bien accueillir les déplacés de guerre. Ils doivent les aider à réaliser un petit travail pour nourrir leurs enfants. Mais, les chasser c’est les traumatiser davantage », a-t-elle conscientisé.

Les déplacés de guerre attestent par ailleurs que les services de l’Etat découragent ceux qui veulent entreprendre des activités d’autoprise en charge suite à la multiplicité des taxes.

Kakule Kilumbiro

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