RDC : pour Me David Wambale, l’exécution de la peine de mort n’est pas une solution face à la délinquance

“La vie humaine est sacrée et nul ne peut s’arroger à l’ôter à autrui”. Maître David Wambale, qui rappelle cette disposition de la loi fondamentale de la République démocratique du Congo, affirme soutenir également la thèse des abolitionnistes sur l’exécution de la peine de mort. À l’occasion de la journée mondiale contre la peine de mort, cet avocat au barreau du Nord-Kivu et de l’Ituri démontre que “l’exécution de la peine de mort n’est pas une solution pour mettre fin à la délinquance”.

Près de 100 crimes sont passibles de la peine de mort parmi lesquels le meurtre, les assassinats et autres. Cette sentence, qui devrait se suivre de l’exécution sommaire des coupables, vise à supprimer définitivement les délinquants et faire peur aux autres, d’après la thèse de rétentionnistes, explique maitre David.

“Pour les rétentionnistes, la peine de mort, en tant que sentence, supprime, élimine, ôte la vie aux délinquants au point que ce dernier ne pourra plus récidiver ou ne pourra plus être vu par ses victimes. Comme ça, les survivants s’avisent qu’ils ne peuvent pas se comporter de la même manière que celui qui a subi cette peine de mort”, a-t-il entamé.

La même source, qui appuie plutôt la thèse des abolitionnistes, affirme que l’application de la peine de mort viole le principe de sacralité de la vie de l’homme et peut conduire à l’exécution des innocents après des erreurs judiciaires.

“Lorsque nous pensons à la sacralité de la vie, nous ne pouvons pas, dans notre loi fondamentale, affirmer une chose et son contraire. Si la vie est réellement sacrée, elle doit l’être pour tout le monde. Lorsqu’on exécutait la peine de mort, cela ne nous avait pas amené à la suppression totale de la délinquance. Il arrive plusieurs fois que nous soyons en face des erreurs judiciaires. Et si après coup, on se rend compte qu’on s’était trompé, est-ce qu’on va ressusciter celui qui aurait subi cette peine ?”, a-t-il interrogé.

En RDC, même si en mars 2024, la ministre de la Justice, Rose Mutombe, a signé en son temps, un arrêté sur la levée du moratoire contre la peine de mort en vigueur depuis 2003, cette peine n’est pas appliquée dans les juridictions, ce pays étant rangé du côté des abolitionnistes. Toujours prononcée dans les instances judiciaires, la peine de mort est plutôt commuée à la prison à perpétuité.

Milan Kayenga

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