Butembo : « la grande partie de notre revenu est récupérée par les services de l’Etat » (Témoignage d’un exploitant de pierres)

Des hommes et femmes s’investissent dans l’exploitation des pierres dans les carrières du quartier Kyaghala, commune de Bulengera en ville de Butembo. Radio Moto Butembo-Beni a visité l’une de ces carrières l’avant dernière semaine d’aout 2020. Les exploitants des pierres trouvent, cependant, que les services de l’Etat prennent la grande part des revenus que les exploitants eux-mêmes.

Dans cette carrière visitée par RMBB, il exploitant mentionne d’emblée que « gagner sa vie dans l’exploitation des pierres ne demande pas un grand capital. La volonté, la détermination et la mise en contribution de sa force musculaire suffisent pour gagner son pain quotidien ». Les jeunes zélés rencontrés dans cette carrière estiment qu’il est inutile de crier chômage à longueur des journées alors que l’on peut exploiter la force du corps.

« C’est d’ailleurs un travail qui ne mérite pas des femmes. Tu vois des papas passer tout leur temps dans les barres prendre du Mangwende (alcool)… », se désole Kambale Kyaka rencontré en plein travail à Kyaghala. A lui d’ajouter qu’il n’a pas à se plaindre quant au revenu de son travail.

« Remettez notre rapport… »

Toutefois, les exploitants des pierres déplorent la multiplication des taxes dont certaines semblent être illégales. Ils citent par exemple l’argent perçu par les militaires FARDC. Ici, les militaires perçoivent 2000 francs congolais par chargement d’une benne. C’est à ce niveau où les exploitants des pierres au quartier Kyaghala trouvent que les services de l’Etat prennent la grande part des revenus que les exploitants eux-mêmes.

« Chaque année, ils viennent récupérer 175 dollars pour toute personne ayant une parcelle. Nous nous entraidons et cherchons l’argent ensemble pour leur remettre cela pour qu’ils ne viennent pas nous déranger. Mais pour chaque benne encore, ils viennent récupérer encore neuf dollars pour les mines et pour la mairie. Aussi, la taxe annuelle, nous la payons chaque année. Si nous manquons de l’argent, ils nous viennent eux-mêmes avec le client des pierres », a mentionné cet exploitant.

Il faut dire que des femmes et des hommes de différents âges passent leurs journées dans les carrières d’exploitations des pierres. Ils affirment que grâce à ce travail de force et d’endurance, ils répondent tant bien que mal aux besoins de leurs familles.

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