RDC-57e assemblée plénière de la CENCO : « Peuple congolais, ne nous laissons pas voler notre souveraineté !»

La 57e assemblée plénière des Evêques membres de la Conférence Episcopale nationale du Congo, CENCO, s’est déroulée du 12 au 15 octobre 2020. A la clôture, les Pasteurs de l’Eglise universelle en RDC ont publié leur message sous le titre « Peuple congolais, ne nous laissons pas voler notre souveraineté ». La publication de ce message a eu lieu ce lundi 19 octobre 2020.

A l’amorce, les Evêques rendent grâce à Dieu pour avoir épargné la RDC du grand danger de la Covid-19 même si certaines pertes sont à déplorer. Ils notent que la solidarité ayant caractérisé les congolais surtout les fidèles qui ont appuyé les structures de l’Eglise en ce moment fort est un signe éloquent que les congolais est capable de s’entraider et se prendre en charge.

Dans ce message, les Prélats congolais attirent l’attention sur le fonctionnement des institutions étatiques. « Malgré nos différents appels aux alliés de la coalition au pouvoir de cesser leurs querelles intestines et de se consacrer à travailler plutôt pour l’intérêt de la population, nous sommes profondément peinés de constater que les acteurs politiques accusent une indifférence révoltante pendant que le pays est au bord de la faillite », indique la CENCO.

Elle constate qu’au moment où les congolais croupissent dans une misère indescriptible aggravée par la Covid-19, les alliés au pouvoir consacrent leur énergie aux calculs de positionnement par rapport aux élections de 2023.

« L’obsession du pouvoir pour le pouvoir porte à confisquer la souveraineté du peuple congolais. Autrement, comment expliquer tant de manigances pour le contrôle de la CENI et l’absence du consensus autour des reformes électorales qui présagent un glissement de plus ? », s’interrogent les 46 Archevêques et Evêques signataires du message. Ils s’inquiètent du fait que le pays se retrouve dans une situation où la Cour constitutionnelle est mise dans l’impossibilité d’exercer sa mission. « Faute de quorum, tout le système est bloqué », ajoutent-ils.

A eux de mettre à nu le contraste qu’il y a entre la mise en application du Code minier et un fort accroissement  de la pauvreté et du chômage. Sur le plan sécuritaire, la CENCO s’inquiète de la détérioration du tissu sécuritaire en Ituri, au Nord et Sud-Kivu ainsi que dans le Tanganyika.

« Nous y remarquons la stratégie de dépeuplement par des massacres des populations locales, d’occupation des terres et de contrôle de ressources naturelles. Les massacres perpétrés dans les territoires de Beni et Djugu ; tout comme les conflits communautaires dans la zone de Minembwe, illustrent en suffisance cette situation », argumente la CENCO.

Recommandations des Evêques

Au regard de la situation chaotique au pays, les Archevêques et Evêques membres de la CENCO recommandent au peuple congolais de ne pas se laisser voler sa souveraineté.

« Notre situation changera à partir du moment où ceux qui sont au pouvoir comprendront que pour y demeurer ou y accéder, ils doivent servir nos intérêts », mentionne la CENCO.

Sortons de notre torpeur et demeurons vigilants sur le respect de la Constitution, notamment les articles verrouillés, ainsi que sur l’indépendance réelle du bureau de la CENI et de la magistrature.

Exerçons effectivement notre droit de souverain primaire et agissons pour empêcher toute tentative de confisquer notre droit de choisir nos dirigeants et de nous prononcer sur le destin de notre pays.

Continuons à être créatifs, ardents au travail et solidaires, pour faire face aux conséquences économiques vécues au quotidien.

Résistons pacifiquement à la balkanisation de notre pays, au dépeuplement et à l’occupation des terres par la cohésion nationale et le refus de trahison, recommandent les Evêques.

Ils exigent par ailleurs du gouvernement de faire une demande formelle d’institution d’un Tribunal pénal spécial pour la RDC afin d’engager les poursuites contre les présumés responsables de milliers de morts cités dans le rapport Mapping.

Les Evêques condamnent vigoureusement les menaces de mort proférées contre leurs confrères de Bunia et Uvira. « Conscients de leur mission prophétique, ils n’ont fait qu’exercer leur ministère de Pasteurs soucieux du bien-être et de la cohabitation pacifique des peuples confiés à leur sollicitude pastorale », insiste la CENCO. Cette dernière conclut que l’heure de se mettre debout et de marcher dans la lumière a sonné.

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