Près de 28 tonnes de braises consommées chaque semaine à Goma : un danger pour la protection de l’environnement
La ville de Goma enregistre régulièrement plus de 800 sacs de braises, soit plus de 28 tonnes de braise. Un équivalent de 146 gros arbres, c’est-à-dire plus ou moins 1 hectare d’arbres coupés par semaine suite à la carbonisation dans la ville touristique de Goma au Nord-Kivu. L’association de Vendeurs et exploitants des ressources forestières et Agro-pastorales appelle à la prudence pour éviter la désertification qui proviendrait de l’abattage régulier des arbres dans ce chef-lieu de la Province située à l’Est de la RDC.
Cette révélation nous a été faite par Iyamuremye Ibrahim, vice-président de l’association de Vendeurs et exploitants des ressources forestières et Agro-pastorales AVERFA/ASBL, une association regroupant les carbonifères, fournisseurs et vendeurs de la braise et autres ressources agro-pastorales en ville de Goma.
D’où provient la braise consommée en ville de Goma ?
Chaque jour, plusieurs camions, font l’entrée dans la ville en l’approvisionnant en braise, en provenance des territoires de Masisi, Walikale, Beni, Lubero, Rutshuru et Nyiragongo, au Nord-Kivu et les contrées d’Idjwi et Kalehe, au Sud-Kivu voisin.
Iyamuremye Ibrahim, indique que ces statiques sont seulement celles qui concernent son association et n’exclut pas la thèse d’une augmentation des statistiques
Quelle proportion de la population dépend -elle de la braise dans la ville Volcanique ?
En ville de Goma, plus de 3/4 de la population cuisent leurs aliments en utilisant la braise et la demande va croissante. « Très moins nombreux sont ceux qui se servent du courant électrique », affirme Iyamuremye Ibrahim.
Quel danger pour l’environnement ?
Le commerce de la braise en ville de Goma ravit à la RDC plus de 52 hectares de son patrimoine forestier, ou 2028 hectares d’arbres détruits par an ; à travers toute la République, rien qu’en ne se référant qu’aux quelques villes du pays. Un pas vers la désertification non ?
De l’avenir de la surface forestière de la RDC dans les 5 prochaines années
Dans le même rythme, 10140 hectares seront perdus d’ici 5 ans, proportions évoquées, sans tenir compte des milliers d’hectares qui se déciment, soit à la recherche des terres cultivables, soit à la recherche des bois de chauffe ou de construction, soit à la recherche des planches, pour la fabrication des meubles, la construction des charpentes et des constructions des maisons en planches.
L’AVERFA détruit l’environnement à travers son activité non ?
« Oui ! c’est pourquoi, depuis un certain temps, nous nous sommes engagés dans la plantation des arbres dans les différents sites d’où nous tirons la braise, nous sensibilisons également nos membres, qu’à chaqu’abattage, on doit planter d’autres arbres, pour compenser les pertes. Nous avons acquis un grand champ à Kalembe dans le Masisi, pour que nous ayons un grand reboisement propre à nous, nous sommes en quête d’un autre dans le territoire de Rutshuru », fait espérer Iyamuremye Ibrahim.
Au-delà de cela, l’AVERFA sensibilise ses membres à « abandonner progressivement l’activité de vente des braises, et embrasser d’autres secteurs tels que définis par son statut juridique couplée à une autorisation de fonctionnement ». Iyamuremye Ibrahim ajoute que les membres de son association sont libres d’entreprendre dans des dépôts des vivres, la vente d’huile de palme la vente des produits agropastoraux divers et l’exercice de l’élevage.
311 000 hectares des forêts Congolaises sont détruits chaque année, depuis 1990, selon les données de l’organisation mondiale pour l’alimentation FAO. D’où, une nouvelle politique de gestion forestière s’impose pour ne pas courir le risque de la désertification dans les temps les plus proches de ce pays, malgré son immense potentiel forestier.
John TSONGO