Etat d’urgence : La société civile au Nord-Kivu craint la gestion de la grande partie de l’Est par des infiltrés

Le vice-président de la société au Nord-Kivu a réagi au programme Sama Lukonde. Au sujet de la possible déclaration de l’état d’urgence sécuritaire, Edgar Katembo Mateso a donné de la voix à la presse ce mardi 27 avril 2021 à Butembo pour parler de deux pièges qui s’érigent. Du coup, cet acteur de la société civile recommande au premier ministre d’associer les jeunes à la tâche de défendre la Nation.

Sur le plan légal, l’interlocuteur de RADIOMOTONET mentionne que la Constitution suspend la réalisation de certaines grandes activités comme la révision constitutionnelle pendant l’état d’urgence ou l’état de siège. Par conséquent, Edgar Mateso argumente qu’en cas de persistance de l’état d’urgence jusqu’à la période électorale, il ne sera plus question de ramener les élections à deux tours, comme promis par le Chef de l’Etat. « Si le Président Tshisekedi pourra présenter cela comme préalable à l’organisation des élections, il n’y aura pas alors élections », démontre Edgar Mateso.

Pour contourner ce piège, le vice-Président des forces vives au Nord-Kivu recommande au premier ministre d’associer les jeunes volontaires à la tâche de défendre la Nation en appui aux forces sécuritaires.

« On peut déclarer l’Etat d’urgence à Beni et se cacher derrière cet Etat d’urgence parce qu’on ne sait pas quand ça va finir. Pourquoi le premier ministre ne pouvait pas recourir à l’application de l’article 63 de la constitution qui dispose que lorsque l’Etat est menacé, l’Etat peut ordonner que les jeunes volontaires soient formés à maniement des armes, en renseignement, et puissent aider les forces armées à attaquer l’ennemi », conseille-t-il.

Du point de vue politique, Edgar Mateso ne trouve pas que des membres d’une Armée infiltrée par des ex CNDP, M23 et autres rébellions puissent mieux gérer le peuple. Il insiste sur la mutation des officiers militaires sédentaires de l’Est vers l’Ouest du pays.

« Bosco Tanganda, alors qu’il était Général au sein des FARDC, devant la CPI, il déclaré qu’il était un sujet Rwandais. Il est possible que dans notre armée il y ait d’autres Rwandais, malheureusement, à qui on risque encore de donner la gestion de cette guerre de Beni lorsque l’administration devient militarisée », s’inquiète Edgar Mateso.

Pour chuter, le numéro deux des forces vives au Nord-Kivu recommande que l’Etat procède à l’allégement fiscal au regard de l’insécurité qui fait supporter aux uns et autres les affres de la guerre qui n’a que trop duré.  « On doit continuer à s’appuyer sur levier de la justice pour que tous els suspects répondent devant la justice pour éviter de prolonger les dégâts de cette guerre », conclut Edgar Katembo Mateso.

Le programme du nouveau gouvernement a été rendu public lundi 26 avril. Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a dévoilé un programme qui s’articule autour de 15 piliers regroupé en 4 secteurs. Dans le pilier sécuritaire, le nouveau chef du gouvernement a annoncé la possibilité de décréter un état d’urgence sécuritaire dans les zones fortement touchées par l’insécurité, notamment dans le Nord-Kivu, l’Ituri et dans le Haut-Katanga. Et cela, dit-il, avec pour conséquence la nomination des administrateurs militaires des territoires. Sama Lukonde a par ailleurs évoqué les conditions sociales des militaires que son gouvernement attend améliorer « progressivement ».

Aline Kataliko

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