Ebola à Butembo : « l’Eglise ne baissera pas les bras jusqu’à ce que la maladie soit déclarée finie » (Mgr Sikuli PALUKU)

L’Eglise continue à prêcher  la foi aux chrétiens  même dans le contexte de l’épidémie. C’est ce qu’a dit Monseigneur l’évêque de Butembo-Beni  durant une interview avec la RFI, la RMBB et la Voix de l’UCG le samedi 05 octobre à l’évêché.

S’adressant aux personnes qui, à plus d’une année, continuent à douter de l’existence de la maladie, Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech conseille de croire au regard du nombre de personnes qui ont perdu la vie de cette maladie. Le prélat de l’Eglise de Butembo-Beni s’est servi de l’exemple de la maladie qui a, autrefois, attaqué les bananerais.

Se servant de sa propre expérience, SIKULI PALUKU Melchisédech raconte que le champ de bananerais dans lequel il est né n’existe plus suite à une maladie qui, d’ailleurs a été nommée EBOLA. Monseigneur l’évêque se plaint des personnes qui, après avoir vu plusieurs personnes perdre la vie de cette maladie, continuent à douter.

« On est en train de cultiver le maïs, on plante le haricot là où on avait les bananeraies.  A l’époque où c’est venu, curieusement, le mot Ebola était déjà connu. On disait que non, le bananier a attrapé une maladie qu’on appelle Ebola. Maintenant que ça arrive chez les hommes, je ne comprends pas  pourquoi vous ne comprenez pas que ça peut tuer. Autant vous avez vu une bananeraie disparaitre complètement, pourquoi vous doutez ? », S’est interrogé Monseigneur l’Evêque.

La culture Nande ne prône pas une proximité avec les corps des personnes décédées

C’est en ces mots que l’évêque de Butembo-Beni répond à ceux qui brandissent la culture pour refuser les Enterrements Dignes et Sécurisés.  Monseigneur l’évêque raconte que dans le temps, les parents ont pris soin d’éloigner leurs enfants des morts. Et, les rites funèbres étaient réservés à une frange de personnes.

Monseigneur l’évêque en déduit que cette pratique de vouloir toucher les cadavres est arrivée avec le mixage des coutumes des peuples venus d’ailleurs. D’où SIKULI PALUKU Melchisédech en appelle à revenir sur les anciennes pratiques coutumières qui, aujourd’hui permettent à limiter les contacts dangereux.

« Ici chez nous, je crois que ceux qui ont un certain âge peuvent se souvenir qu’ici chez nous, en grandissant, puisque même jusqu’à l’âge de 20 ans, les parents ne permettaient pas même aux enfants de voir un mort. Moi qui vous parle, j’avais, je crois 19 ans, j’ai vu un cadavre. Et même la toilette funèbre était faite, pas par tout le monde, mais c’était par un groupe. J’étais moi-même surpris que tout le monde cherche à toucher le corps. En principe dans nos coutumes Nande, je ne crois pas que ce soit quelque chose qui existait », a lancé Mgr Sikuli PALUKU.

L’abstinence pour limiter Ebola

Monseigneur l’évêque du diocèse de Butembo-Beni rappelle aux vainqueurs d’EBOLA l’abstinence. Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech s’adresse ainsi aux guéris catholiques qui ne peuvent jamais utiliser le préservatif.

Tout en leur adressant ses sincères félicitations de leur guérison, Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech leur rappelle que l’évangile reste constant. « Quand on devient chrétien, cela veut dire qu’on change le comportement».

« Ce que l’Eglise conseille c’est l’abstinence. Ce que Jésus nous dit, l’Evangile, il faut s’en tenir. Ce n’est pas le message qui peut changer du jour au lendemain ; parce que les hommes changent, l’Evangile lui reste le même », a-t-il rappelé.

Notons que les séquelles du virus peuvent rester longtemps dans les spermes des vainqueurs d’EBOLA, selon l’organisme de chaque guéri. A cela, les guéris sont soumis à des contrôles de santé fréquents pour approuver leur guérison total.

Dans ses mots, Monseigneur Sikuli Paluku a encouragé les fidèles à adhérer à des bonnes pratiques conseillées par la réponse-Ebola afin d’éradiquer cette maladie.

En fin, Monseigneur l’Evêque s’est réjouit des avancés qu’ont connu les statistiques épidémiologiques de nos jours. Il a déclaré que l’Eglise ne baissera pas les bras jusqu’à ce que la maladie soit déclarée finie. Monseigneur l’évêque a, dans cette interview, rappelé à chaque famille chrétienne  et à toutes personnes de bonne volonté de poursuivre la lutte contre EBOLA.

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