Beni : Cardinal AMBONGO demande à la Monusco de se coter
Au cours de son homélie pendant la messe de compassion célébrée ce samedi 28 décembre 2019 à l’esplanade de Beni-cité, son Eminence Fridolin Cardinal AMBONGO BESUNGU a exprimé sa grande désolation suite aux massacres de Beni. Là, le serviteur de l’Eglise a demandé à la Monusco de faire son examen de conscience.
D’emblée, l’Archevêque métropolitain de Kinshasa a déclaré que la souffrance qu’il a lue sur les visages des habitants n’ont fait qu’accroître sa peine de voir un peuple on dirait abandonné. « Ça fait mal quand nous vous voyons souffrir alors que nous sommes en train de vivre un peu de calme chez nous », a amorcé Monseigneur Fridolin AMBONGO BESUNGU.
« Le jour où tu partiras, quand le Seigneur t’appellera, tu ne partiras pas avec ces richesses. Tu les laisseras ici. C’est cette situation qui, malheureusement, continue de nos jours, et qui continue à se perpétrer ici chez vous. Dans la tête de ceux qui oppressent les innocents, il y a un calcul. Un calcul soit politique, soit économique. Et ces gens croient faire bien », s’est désolé l’Archevêque métropolitain de Kinshasa.
Il a lancé une mise en garde aux tueurs qui doivent savoir que Dieu ne laisse pas impunis les meurtriers de son peuple quelles que soient des raisons politiques ou économiques qu’ils peuvent avancer. Tout en soutenant que la MONUSCO doit rester à place pour le travail qu’elle doit abattre effectivement, le Cardinal de la RDC demande à cette mission de se coter.
« Il n’est pas acceptable qu’à côté des forces onusiennes on vienne égorger les humains. La Monusco doit faire son examen de conscience. La Monusco doit se remettre en question et améliorer sa performance. Il est inacceptable qu’un corps avec autant d’éléments et qui reçoit un financement aussi conséquent ne satisfait pas particulièrement par sa performance à protéger la population », a-t-il lancé.
Malgré la souffrance, Son Eminence Fridolin Cardinal AMBONGO demande au peuple de Butembo-Beni de ne pas laisser sa terre aux envahisseurs.
Le vice-président de la CENCO désapprouve les discours de certaines personnes qui ont tendance à qualifier les habitants de Beni de complices de leur malheur. « Les enfants de Beni ne sont pas leurs propres bourreaux. S’il y a certains complices, ce n’est pas à dire que c’est toute la population qui collabore avec l’ennemi. Les gens qui meurent ici sont comparables aux saints innocents que nous célébrons ce samedi en l’Eglise, ces enfants contre lesquels Hérode avait lancé une guerre », a précisé l’Archevêque métropolitain de Kinshasa.