Nord-Kivu : pour l’Évêque de Butembo-Beni, les groupes de pression accentuent la peine de la population
Face à l’incapacité de l’Etat qui ne met pas toujours fin aux massacres de Beni, faut-il initier des groupes d’auto-défense populaire ? Cette question a été posée à Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech au cours de l’émission INVITE DU JOUR de mardi 26 mai à la Radio Moto Butembo-Beni. Pour l’Evêque de Butembo-Beni, il n’en est pas question.
En répondant à nos questions mardi, Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech a expliqué ce à quoi consiste l’exhortation du Cardinal de la RDC. En séjour à Butembo-Beni en fin décembre 2019, Son Eminence Fridolin cardinal Ambongo Besungu insistait que la population doit se prendre en charge avant de compter sur l’Armée, la PNC et la MONUSCO. Ces propos ne visent pas à inciter la population à la révolte populaire, circonscrit l’Ordinaire du lieu.
Monseigneur Sikuli a profité de l’occasion pour déclarer que les organisations d’auto-défense comme les groupes de pression sont des structures qui aident moins la population à partir du moment où elles peuvent avoir des visées politiques.
« Ces groupes que vous appelez de pression, je ne peux pas dire que c’est ça qu’il faudrait pour gouverner. Ça risque d’amener à l’anarchie. Cela peut créer plus de désordre que d’ordre. Qu’on fasse une motion pour dénoncer quelque chose qui ne va pas », a-t-il conseillé. Et d’ajouter « malheureusement, même les députés qui viennent de ces groupes là, parce que c’est maintenant là la tendance, ils se constituent comme des partis politiques à la fin. Ils peuvent battre campagne, donner un député… Si le député a un sens patriotique, il devrait dire non, faire changer les choses à partir de là ».