Rutshuru : une quarantaine de prévenus condamnés à diverses peines notamment pour destruction de la flore du Parc des Virunga

Le verdict est tombé, lundi 25 juillet 2022, lors d’une audience publique organisée par le Tribunal de Paix de Rutshuru dans une affaire opposant le ministère public et l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) d’une part, à une quarantaine de personnes, d’autre part. Ces prévenus sont reconnus coupables des infractions de pêche illégale sur le lac Edouard et de destruction de la flore du parc National des Virunga, PNVi, ont été condamnées à diverse peines.

Ces peines varient entre 15 jours et une année et demi. Après la sentence du juge, ces personnes condamnées ont rejoint leurs cellules à la prison de Rutshuru.

Selon Maitre Olivier Ndoole, responsable de l’ASBL Alerte Congolaise pour l’Environnement et le Droit de l’Homme (ACEDH), ces décisions de la justice vont aider ces personnes condamnées à se convertir et à prêcher la justice à donner à la faune et à la flore.

« Nous pensons que ces gens seront libérées, parce que la plupart d’eux ont déjà passé le délai dans la prison. Surement qu’ils seront renvoyés dans leurs villages. Mais, ils sont déjà des acteurs qui sont convertis légalement et qui vont prêcher le message d’une justice à donner à la faune et à la flore sauvage. Et c’est une pédagogie judiciaire. Je crois qui a été inculquée et tout le monde a compris que le parc comme entité publique n’appartient pas seulement à l’ICCN », a-t-il argumenté.

Pour lui, la protection du PNVi et du lac Edouard doit être le souci primordial de chaque citoyen, car la survie de tous en dépend.

De son côté, Maitre Jackson Nuru, avocat de la défense, craint de nouvelles arrestations de nombreux citoyens manipulés par certaines gens à la suite de l’ignorance des limites du parc et de réglementation de la pêche. Et pour cela, il appelle les riverains du PNVi à la vigilance et à trouver d’autres alternatives de survie en attendant des solutions durables.

« Je dirais à la population qui vit à côté du parc, mais aussi à côté du lac Edouard d’être vigilante. Malheureusement, ventre creux n’a point d’oreille. Lorsqu’on n’a pas d’alternatives pour trouver quoi manger, on risque toujours d’aller cultiver, on risque toujours d’aller pêcher, et là je demanderais, peut-être dans un premier temps à la population de chercher d’autres solutions palliatives en attendant que les autorités se mettent ensemble pour trouver des solutions définitives », explique-t-il.

Maitre Jackson Nuru appelle également l’ICCN à visualiser les limites légales du PNVi pour qu’elles soient connues de tous et à ouvrir un espace de dialogue avec les autorités coutumières et nationales en vue des solutions définitives au problème d’interprétation de ces limites.

Faustin Tawite

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