RDC : une délégation ministérielle à Goma puis Butembo pour apaiser des manifestants anti-MONUSCO

La ville de Goma a accueilli la nuit vendredi 29 juillet 2022, une délégation de trois ministres venus de Kinshasa sur instruction du président de la République. La même délégation est arrivée à Butembo.

Délégués par le Chef de l’État en réaction aux manifestations populaires anti-MONUSCO vécues en province du Nord-Kivu, les ministres de l’Industrie, Julien Paluku, de l’Intérieur, Daniel Aselo et des affaires sociales Modeste Mutinga, ont reçu toute la journée de samedi à l’hôtel du gouvernorat, les différentes couches sociales de la population, y compris les élus provinciaux, en vue non seulement d’avoir un aperçu global sur les évènements vécus, mais également savoir le vrai vœu de la population au sujet du maintien ou non de la MONUSCO sur le sol Congolais.

Pour les députés provinciaux du Nord-Kivu, il n’y a aucune raison de maintenir une force qui a perdu la confiance du peuple.

Lire aussi : https://www.radiomoto.net/2022/07/30/butembo-les-9-victimes-de-manifestations-anti-monusco-enterrees-sous-les-coups-de-feu/

Le président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Habinshuti Seninga, qui a été le porte-voix de ses pairs, a cru savoir que le gouvernement Congolais a tout intérêt de décider sur le départ de la MONUSCO, et laisser le peuple congolais décider de son propre destin.

Au sujet des morts enregistrées lors de ces manifestations, Seninga a indiqué à la presse, que leurs obsèques seront pris en charge par le gouvernement Congolais.

Mais, il a réitéré un profond regret que le gouvernement n’ait pas écouté ni respecté le vœu de la population, ce qui a entraîné des casses.

Pour Seninga, si le gouvernement Congolais avait pris en compte les revendications du peuple et prendre des précautions, les dégâts enregistrés n’auraient pas dûs être.

Il demande ainsi au gouvernement de trouver une solution qui soit de nature à ne plus se solder par le bain de sang.

En outre, la société civile forces vives et le Barazza intercommunautaire ont boycotté les audiences de ce jour.

Ils reprochent à la délégation, de les savoir saboté en les retenant durant plusieurs heures sans les recevoir, alors que selon l’agenda prévu, ces deux franches de la population seraient parmi les premières couches à être reçues.

Ils dénoncent également le fait que la délégation ait refusé de les recevoir en bloc et préféré les écouter émiettés.

La journée de samedi s’est clôturée par une descente à la base de la MONUSCO sise à la RVA, où les manifestants avaient considérablement saccagé les biens matériels de cette force onusienne, avant que cette dernière ne tire à bout portant sur des civils non armés.

John Tsongo, à Goma

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.