Rutshuru : l’agriculture touchée par l’activisme rebelle à Kiwanja, des cultivateurs devenus rares  

L’agriculture familiale à Kiwanja, une cité située à plus de 50 km au nord de Goma (Nord-Kivu), souffre d’une rareté des ouvriers pour les travaux des champs en ce début de la campagne agricole saison A 2023. Ces ouvriers sont arrivés de Jomba ou de Masisi en nombre réduit du fait de l’insécurité dans la zone avec un impact sur le cout de la production et les entendues à exploiter pour cette saison.  

Ce mercredi 25 janvier 2023, à 7 heures locales, très peu d’ouvriers  pour les travaux de champs sont présents à leur carrefour près de l’école primaire Bukoma, à Kiwanja pour chercher du travail journalier.

« Cette situation dure depuis quelques semaines déjà », fait-on observer.

Elle illustre la rareté des ouvriers décriée par les petits exploitants agricoles. Pour Mbarushimana Serugari Elisha, un ouvrier venu de Jomba et en quête d’un travail journalier, nombreux autres ouvriers hésitent à faire le déplacement de Kiwanja pour les travaux de champs à cause de l’insécurité.

« Les employeurs de ceux qui travaillaient ici à Kiwanja ont déjà fui. Ils les aidaient à leur payant de transport de Masisi, Bwito, et même de Jobmba. Ils pouvaient donc venir sans frais de transport et les obtenir auprès de leur boss. Ceux qui se sacrifient de venir ici, sont tués en mi-chemin, en les accusant d’être des rebelles. D’autres manquent des cartes, on les utilise pour des travaux communautaires en mi-chemin. Voulà pourquoi les ouvriers sont moins nombreux ici », a-t-il affirmé.

Cette rareté des ouvriers pour les travaux des champs affecte déjà le coût de l’exploitation  agricole. Elle pourrait également impacter négativement les étendues à exploiter pour cette saison.

« Vraiment, il y a carence des cultivateurs. Ceux qui sont venus d’ailleurs sont moins nombreux. En conséquence, il y a hausse du prix. Ils travaillaient un carré à 15$, avant Noël et bonne année, aujourd’hui ils sont en train de travailler un carré pour 20, 22$ et même 25$ parce qu’on n’a pas le choix. En conséquence, nous n’allons plus travailler de plus grandes étendues », explique Kamara Théodore, un habitant de Kiwanja.

Les paysans font face à cette hausse du cout de la production pendant que leurs produits se vendent à vil prix sur le marché local, s’indigne-t-on ici.

La Rédaction

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