Butembo-Beni : à Kirumba, un cadre de la C.E plaide pour l’ouverture des centres d’apprentissage du Kinande
Un cadre de la croisade eucharistique à Kirumba plaide pour l’ouverture des centres d’apprentissage du Kinande dans toutes les paroisses du diocèse de Butembo-Beni. Paluku Saanane, un des zélateurs dans le mouvement, l’a dit jeudi 03 août, dans une interview accordée à RADIOMOTO.NET. Selon lui, plusieurs personnes se hâtent vers l’apprentissage systématique d’autres langues alors que le Kinande risque de disparaitre.
Paluku Saanane, père de famille, membre de la Croisade eucharistique (CE) depuis de nombreuses années, souligne que les locuteurs du Kinande dans la partie sud du territoire de Lubero sont actuellement des personnes de plus de 30 ans.
Quant aux jeunes filles et garçons, ils s’expriment en Kiswahili et en d’autres langues. D’après lui, le Kinande qui transmet la culture du peuple Nande est en danger.
« Il y a une chose que nous publions souvent. Nous recourons plus aux autres langues plutôt que d’apprendre la nôtre. Et d’ailleurs, notre Père Évêque Melchisédech nous a légué un message qui nous rappelle à ne point abandonner cette langue. J’ai une crainte car si cette langue n’est plus parlée, c’est sûr que la tribu Nande va disparaître. Et ça sera regrettable quand nous dirons que ce n’est même pas une langue », se désole-t-il.
Pour tenter de sauver la situation, Paluku Saanane pense que l’ouverture des centres de formation serait une des solutions. Il rappelle aux parents de dire à leurs enfants leurs origines ancestrales.
« Il faudrait l’ouverture des écoles de formation. Six mois d’apprentissage suffisent seulement. Qu’il y ait des centres d’apprentissage dans chaque paroisse. Que les parents encadrent bien leurs enfants en leur rappelant surtout la langue et les origines ancestrales », ajoute-t-il.
L’évêque de Butembo-Beni a, depuis longtemps, souligné qu’un peuple qui ne maîtrise pas sa langue maternelle est semblable à un arbre sans racines.
Jena-Marie Mitavo