Nord-Kivu : Cris d’alarme des Agriculteurs face à la persistance de l’insécurité

Plus de 70 % des agriculteurs du Nord-Kivu réunis au sein de la  Fédération des Organisations Paysannes du Congo (FOPAC) Nord-Kivu, sont touchés par les effets de la guerre qui affecte 4 des 5 territoires de la province. Nombreux ont été contraints d’abandonner leurs champs pour se concentrer dans des centres urbains où s’observe une “sécurité apparente”. Ce cri d’alarme est d’une cinquantaine d’organisations paysannes membres de la FOPAC Nord-Kivu, ce mardi 19 décembre 2023.

Dans un point de presse à Goma ce Mardi, la FOPAC dit avoir enregistré deux grandes difficultés relatives à la guerre en cours en province, avec des effets fâcheux sur les paysans et leur quotidien.

« Les petits producteurs agricoles accèdent difficilement aux champs. En 2021, la FOPAC a réalisé une enquête sur la fiscalité agricole au Nord-Kivu.  La guerre a créé une terrible insécurité. Et rien que dans le domaine agricole, on avait enregistré 26 services étatiques percepteurs, dont certains ont une base », s’est désolée Madame Annette SIVITWA, chargée des plaidoyers à la FOPAC.

Dans une note de plaidoyer formulée à cet effet, la FOPAC adresse une dizaine de recommandations pour en finir définitivement avec cette crise. Elle revient sur quelques-unes d’entre-elles:

« Nous pensons à l’identification des  vrais acteurs matériels et intellectuels des actes sanglants, la prise en compte des informations fournies par les populations  victimes, l’arrestation de tous les seigneurs des guerres, la relève des troupes militaires, agents de sécurité et de la police qui ont fait longtemps dans la zone sinistrée… », retient-on.

L’importation s’impose

Faute d’accès à leurs terres, près de 160  milles agriculteurs de la FOPAC vivent hors leurs champs. Ils sont parmi les plus ou moins 5 millions de personnes déplacées suite à la guerre repartis sur l’ensemble du Nord-Kivu.

Conséquence, les denrées alimentaires consommées en RDC proviennent des pays voisins. En ville de Goma par exemple, le haricot vendu sur le marché vient de la Tanzanie, la pomme de terre vient du Malawi, alors que les fruits et les légumes proviennent du Rwanda, et à un prix très élevé.

Les agriculteurs réunis au sein de la FOPAC demandent au Gouvernement de tout faire pour restaurer la sécurité dans les zones instables, pour permettre aux paysans congolais de “nourrir le monde et non permettre au monde de les nourrir”.

John Tsongo

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