Le prof Mbusa Abner sur l’allégement fiscal préconisé dans l’Est de la RDC : ‘‘Ce sont des mesures qui viennent en retard. La paix est la priorité’’

Le vœu du chef de l’État congolais à instaurer un allégement fiscal dans les provinces en proie à l’insécurité est bon, mais la meilleure, c’est la restauration de la paix. C’est la lecture du professeur Mbusa Muvughe Abner. Il s’est exprimé ce jeudi 1ᵉʳ août 2024 au cours d’une interview accordée à RADIOMOTO.NET.

Cet économiste de formation et enseignant dans plusieurs universités de la région, reconnait la chute de l’économie des provinces de l’Est de la RDC suite aux conflits armés répétitifs.

La demande du chef de l’État est la bienvenue, mais arrive en retard, dit le professeur tout en démontrant que la solution ne serait pas l’allégement fiscal, car l’État vit de contribution des citoyens. Il faut plutôt, selon notre source, une paix durable.

« C’est des mesures qui viennent en retard, qui ne viennent que soutenir l’action de la population qui réclame que le gouvernement fasse plus, qu’il décrète des actions concrètes pour juguler la guerre. La paix, c’est ça la priorité pour notre province du Nord-Kivu. Allégement fiscal, ce n’est pas cela notre priorité, mais c’est un soulagement tant soit peu. Mais le président de la République peut demander à la première ministre de prendre les mesures concrètes pour récupérer les territoires occupés par les rebelles », a-t-il opiné.

Le professeur Abner craint, toutefois, que cela ne soit juste une parole non accompagnée d’actions. Dans ce contexte, il demande aux acteurs politiques ainsi qu’à la FEC de la région concernée de travailler pour accompagner cette mesure du président de la République.

« Il faudra que le gouvernement fasse des efforts pour la mise en œuvre de certaines décisions au Conseil des ministres, qui concernent tous et qui méritent d’être mis en application. Et même les fédérations des hommes d’affaires, notamment la FEC », a-t-il souhaité.

Au cours du conseil des ministres de vendredi 26 juillet dernier, le président Félix Tshisekedi avait demandé à la première ministre Judith Suminwa de travailler sur une proposition d’allégement fiscal, afin d’atténuer l’impact de la guerre sur les entreprises qui résistent encore dans la zone sous la guerre, dont les provinces sous état de siège.

Stanley Muhindo

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