Parc des Virunga : une trentaine de personnes condamnées à un an de prison depuis mi-mars notamment pour violation des écosystèmes

Entre le 18e et 27e jour du mois de mars 2022, une trentaine de personnes en conflit avec la loi régissant la gestion des écosystèmes naturels en RDC ont déjà été condamnées à 12 mois de servitude pénale. Les sentences ont été prononcées par le Tribunal militaire de garnison de Goma d’un côté et le tribunal militaire de police de la même ville, de l’autre. C’était à l’issue des audiences foraines tenues en territoire de Rutshuru dans la deuxième quinzaine du mois de mars 2022.

Ceci ressort d’un communiqué de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) que ces statistiques ont été mises à la connaissance du public à Goma, le samedi 9 avril 2022.

Le même communiqué note qu’une cinquantaine de prévenus ont été justiciés. De cette cinquantaine l’on décèle 53 détentions, 3 relaxations, 5 acquittements et une trentaine de condamnations. De cette trentaine, 5 personnes ont été condamnées pour participation à un mouvement insurrectionnel, une pour trafic de la faune, car interceptée avec une peau d’Okapi, 21 pour entretien des champs dans le Parc national des Virunga, 5 pour pêche illicite dans les eaux du lac Édouard et 5 autres pour carbonisation du bois dans le Parc. La condamnation de ces citoyens est un acte de découragement des transgresseurs et destructeurs des écosystèmes sensés pourtant être protégés, se réjouissent plusieurs défenseurs environnementaux.

« La légèreté de la sentence à l’endroit des coupables dans ce dossier revêt d’un caractère pédagogique », estime pour sa part un des avocats de l’ICCN.

Mais du côté des citoyens ordinaires, le droit dit dans ce dossier surtout au sujet des agriculteurs n’est qu’un penchant en faveur de l’ICCN, qui veut en tout état de cause, écraser les tout petits.

« La raison du plus fort est toujours la meilleure. Il n’y a pas de justice équitable dans ce dossier », a commenté Michel Kakule.

Et à Gerlas de renchérir : « Que ceux qui ont condamné ces paysans fassent la même chose à l’endroit des ADF qui sont gardés dans le Parc à Karuruma, Kavasewa, et ailleurs ».

En ces jours, plusieurs litiges opposent le Parc national des Virunga à ses riverains. À Nzulo, en territoire de Masisi, les autochtones accusent le PNVi d’avoir spolié près de 1700 hectares leur appartenant. En territoire de Rutshuru, les paysans accusent le PNVi de violer les limites entre le Parc et la chefferie, alors que dans le Ruwenzori en territoire de Beni, les agriculteurs se plaignent des destructions massives de leurs cultures par la faune de ce patrimoine naturel né depuis les années 1925.

John Tsongo

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