Nord-Kivu : Goma reprend timidement son cours normal après 2 jours des manifestions contre la MONUSCO

La ville de Goma a repris timidement son cours normal ce mercredi 27 juillet 2022. C’est après qu’elle ait connu deux jours d’intenses manifestations populaires anti-Monusco, qui se sont soldées par pillages, morts, blessures et paralysie d’activités économiques.

Les rayons de Mutinga-Majengo-Kihisi ont été impraticables certes jusqu’aux heures d’avant-midi, mais la police a été obligée de contraindre les habitants à dégager la route, pour permettre une bonne circulation.

Cette mesure qui s’est heurtée contre une résistance, a fait que les agents de l’ordre usent de la force pour remettre les choses à la normale.  La circulation a été par ailleurs fluide sur les axes Mutinga-Katoyi, Mutinga-deux lampes-Instigo-Katindo-Ndosho-ULPGL-Mugunga, et les activités économiques ont repris leur chemin, quoique de manière froide.

Toutefois, la situation reste imprescriptible. La population ne veut ni voir, ni entendre parler de la MONUSCO, si bien que le voeu de son départ semble incontestablement exempt de toute objection, et cela de façon inclusive.

Côté bilan, les divergences sont encore de mise. Certaines indiscrétions proches des sources officielles parlent de 9 morts et 67 blessés, côté civils. Des sources prochent des manifestants, elles, dénombrent 19 morts et plus de 120 blessés incluant les aires de Nyiragongo et Goma, nonobstant.

Il est encore difficile jusqu’ici de savoir si les manifestations anti-Monusco pourront se poursuivre, dans cette allure où cette mission de l’ONU qui prône le droit de l’homme est la première à tirer à bout portant sur des manifestants sans armes.

Dans un contact avec certains responsables de cette mission en début de soirée de mardi en ville de Goma, le Commissaire divisionnaire Jean Romuald Ekuka Lipopo alors vice gouverneur du Nord-Kivu, a instruit formellement la MONUSCO de ne plus user de la force, face à une population qui ne fait qu’exprimer un ras-le-bol légitime.

Peu après, cette fois-ci en début d’heures vespérales, le gouverneur de province, le lieutenant Général Ndima Kongba Constant, a dans un communiqué, qualifié “d’intolérables et inacceptables, les dérapages enregistrés” lors des manifestations.  L’autorité provinciale a, à cet effet, appelé les uns et les autres à la retenue, avant d’instruire “les forces de l’ordre et de sécurité de mettre hors d’état de nuire, toute personne qui se rendra coupable des actes répréhensibles et de les transférer devant les juridictions compétentes pour subir la rigueur de la loi.”                                                                 

John Tsongo

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