Butembo : les gagne-petit affectés par l’instabilité du taux de change
Les gagne-petit se disent asphyxiés par l’instabilité du taux de change en ville de Butembo (Nord-Kivu). Parmi eux figurent les vendeurs de fourrages. Disséminés sur toute l’étendue de la ville, ces hommes et femmes estiment être parmi les plus victimes de cette crise monétaire.
RADIOMOTO.NET les a rencontrés à leur lieu de travail. Ils racontent la distance à parcourir pour trouver les fourrages. Ce n’est pas moins de 20 km du centre-ville de Butembo, disent-ils. Et la vente se fait entre 100 et 250 FC, affirment ces fourrageurs.
« (I) Nous allons jusque Malende. C’est là que nous trouvons le fourrage. Et quand nous arrivons ici au centre-ville, nous vendons la mesure à 100 FC… Se procurer même un kilogramme de farine de manioc, c’est un véritable parcours. (II) Cette activité de vente ne va vraiment pas. Nous ne gagnons plus rien malgré la distance que nous parcourons », regrettent-ils.
L’actuelle instabilité monétaire ne leur permet plus de se procurer ce dont ils ont besoin. Ils affirment qu’à l’allure où va la situation, aucun n’atteindra une somme qui équivaut à un dollar.
La conséquence est telle que leurs familles en souffriront. C’est dans cette optique que ces compatriotes plaident pour la baisse du taux du dollar.
« (I) Nous vendons une mesure à 100 FC. Et on se pose la question, quand est-ce que nous atteindrons un dollar ? Voilà pourquoi nous demandons au gouvernement de revoir ce taux. (II) C’est vraiment utopique de penser qu’un jour on aura 5000. Tout ce que nous gagnons, c’est pour juste nous acheter à manger », ont-ils démontré.
Il convient de signaler que la vente du fourrage est devenue l’une des activités vitales pour plusieurs familles à Butembo. Des marchés de fortune se sont créés dans tous les coins de la ville où hommes et femmes cherchent à gagner un juste petit rien pour la survie de leurs familles.
Joëlle Mwengevalwahi