Butembo : la CDJP reçoit les cris d’alarmes de 11 familles victimes de heurts anti-MONUSCO
Les 11 familles des victimes de la marche anti-MONUSCO du 26 juillet 2022 en ville de Butembo, ont été reçues au bureau de la Commission diocésaine Justice et Paix (CDJP), ce samedi 23 septembre 2023. Elles sont venues exposer aux autorités diocésaines de Butembo-Beni les souffrances qu’elles traversent depuis la mort leurs maris, frères et fils. L’évêque a été représenté dans cette rencontre par l’abbé Aurélien Kambale Rukwata, directeur de la CDJP.
Devant le directeur de CDJP, 5 veuves ont exprimé leurs difficultés de loger, nourrir et scolariser leurs enfants. Dans l’ensemble, les victimes de la marche anti-MONUSCO souhaitent que l’évêque de Butembo-Beni plaide leur cause au niveau du gouvernement congolais. C’est afin que l’exécutif se rappelle de sa promesse d’indemnisation des familles qui ont perdu les leurs dans la marche anti-MONUSCO.
« (I) Je vivais à Katwa. Je suis déjà rentré dans ma belle-famille. J’étais locataire et je ne savais plus comment payer le loyer. C’est pourquoi je suis à la belle-famille avec mes enfants. La vie est devenue compliquée. (II) Nous ne savons plus subvenir aux besoins de nos enfants. Les besoins sont énormes. Nous demandons de l’aide », ont-elles plaidé.
Au sortir de son bureau, l’abbé Aurélien Kambale Rukwata a promis de transmettre fidèlement à Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech les desiderata de ces 11 familles.
Aussi, le directeur de la CDJP pense que les évènements du 26 juillet 2022 doivent interpeller toute la population sur la manière de revendiquer ses droits. L’abbé Rukwata estime que le gouvernement congolais devrait revoir sa façon d’écouter la population afin d’assoir une vraie démocratie.
« C’est triste. C’est comme un échec de notre société. On ne devait pas en arriver à ça. Les gens s’expriment, s’ils font qu’ils fassent de manifestations non violentes, il n’y a pas de raison de pouvoir violenter les gens. C’est toute ces choses-là qui doivent nous interpeller, nous qui sommes restés vivant. Au-delà de ça, c’est la gouvernance de notre pays qui est aussi questionnée. Comment sommes-nous gouvernés ? Comment est-ce que le pouvoir politique s’occupe des revendications légitimes de ces populations ? », a-t-il interrogé.
Au cours de la marche anti-MONUSCO de l’an 2022 en ville de Butembo, 11 personnes avaient péri. Il s’agit de Muhindo Muyisa Ghislain, Kambale Tsongo Vital, Kambale Mahamba Isaac, Kakule Kinyahisi Moïse, Kambale Musumba Eddy, Kambale Kagheni Jérémie, Paluku Matofali Jean, Kambale Mutavangwa Moïse, Paluku Kinava Odjedi, Mumbere Katasi Dieume et Kasereka Kite Dieume.
Kakule Kilumbiro