Butembo : l’usage des outils traditionnels encouragé pour pérenniser l’art culturel
L’utilisation des outils traditionnels Yira comme la cruche, la vase et le pot n’est pas du fétichisme mais plutôt une manière de pérenniser l’art culturel. C’est ce qu’explique le président honoraire de la communauté internationale du Kyaghanda Yira, au cours d’un entretien avec RADIOMOTO.NET, le 09 décembre 2023. Pour lui, cet art coutumier a évolué avec la fabrication moderne de plusieurs outils céramiques par les scientifiques.
Dans la société actuelle, certains pensent que l’utilisation de la poterie est du fétichisme pendant que d’autres vont jusqu’à caractériser son utilisation d’une ancienne mode.
Le président honoraire de la communauté internationale du Kyaghanda Yira, Kakule Kahasanyo Gervais, note que la poterie est un art culturel jouant un grand rôle dans une famille. C’est entre autres la cruche dite Lilegha, jouant les rôles de conservation de la semence et refroidir l’eau. D’autres outils interviennent également dans la cuisson des aliments.
« La cruche a un rôle capital dans la famille parce que ça protégeait des biens. Elle protège les semences, les habits. Il faut chaque fois puiser l’eau au niveau de la source pour que le mari ne manque de l’eau à boire. La vase nous aidait aussi à cuire les aliments. Il y avait aussi les différentes casseroles (…) », a-t-il fait rappeler.
Pendant ce temps, Kakule Kasahanyo Gervais démontre que les objets d’arts sont actuellement fabriqués par des scientifiques. Une façon de pérenniser les outils coutumiers en les adaptant à la modernisation. D’où son appel à caractériser loin du fétichisme l’utilisation des œuvres traditionnelles.
« Il y a des endroits où on fabrique des céramiques. Les œuvres d’art sont utiles au foyer. Aujourd’hui, l’œuvre d’art a évolué avec les écoles d’art. Nous avons par exemple l’Académie des beaux-arts à Kinshasa, l’Académie des techniques des arts à Butembo (…), l’Institut supérieur de développement de Kyavirimu. Il y a des gens qui sont en train d’être formés au niveau scientifique sur comment on peut fabriquer des objets tels que ceux qui nous viennent de la Chine. Vous pouvez penser que la cruche c’est une fétiche. Mais vous êtes au-delà de la réalité ! », s’est-il exclamé.
Sur le marché local à Butembo, les vases, les cruches, les pots et tant d’autres sont visibles. Ces outils artistiques sont surtout fabriqués à Magheria, Masereka, Bweteta, Kasitu et Malio. C’est en territoire de Lubero et Beni.
Glodi Mirembe