RDC : ‘‘Il n’est pas surprenant de voir l’opposition ne pas avoir un élu national au Nord-Kivu’’ (Prof Muhesi Augustin)
« Il n’est pas surprenant de voir l’opposition ne pas avoir un élu national au Nord-Kivu ». C’est l’avis du professeur Kahindo Muhesi Augustin, enseignant à l’université de Goma. Il se prononçait ainsi au lendemain de la proclamation des résultats provisoires des législatives nationales du 20 décembre dernier sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo.
Dès l’entame, ce politologue pense que le retard enregistré dans la proclamation de ces résultats par la CENI, vient du retard accumulé lors des autres opérations du processus.
Parlant des résultats, il affirme qu’ils reflètent l’adhésion massive des électeurs au mot d’ordre lancé par les leaders de la province du Nord-Kivu à voter pour l’Union sacré de la Nation.
« De manière générale, les électeurs ont cru à leurs leaders. Le mot d’ordre est passé. Il fallait voter pour l’union sacrée de la nation », a-t-il analysé.
Si l’Union sacrée s’est appuis sur les quelques réalisations de son autorité morale, Félix Tshisekedi, exprimant la volonté pour un changement, l’opposition a, quant à elle, été victime d’une diabolisation. Certains de ses leaders qualifiés de candidats de l’étranger ou se montrant prêts à négocier avec le M23 au nom de la paix dans l’Est de la RDC, voilà autant d’aspects qui n’ont pas permis aux électeurs d’avoir confiance à cette tendance, explique le professeur.
« Il ne faut pas oublier qu’il y a eu des discours visant à présenter certains candidats de l’opposition comme étant des étrangers. Or, au Nord-Kivu, une province où prévalent les logiques identitaires, lorsqu’un candidat est présenté comme étant la solde de l’extérieur, ses chances d’être élu diminuent fortement », a-t-il démontré.
Cependant, être élu est une chose, mais rencontrer les vraies préoccupations de la population en est une autre, dit le politologue. Prof Muhesi cite certaines ces préoccupations qui requièrent l’urgence des nouveaux élus.
Signalons qu’au Nord-Kivu, le gros des élus proclamé vient des partis et regroupements chapeautés par ses fils, Julien Paluku, Nzangi Muhindo et Mbusa Nyamwisi. Cela à part Rutchuru et Masisi aujourd’hui occupés par les M23.
Stanley Muhindo