Butembo : un psychologue estime que ‘‘la lutte contre le suicide exige un engagement communautaire’’

La lutte contre le suicide exige un engagement communautaire tous azimuts. C’est ce qu’a déclaré, ce mardi 10 septembre 2024, le Père Jean-Marie Wayivuta, psychologue clinicien et enseignant en psychologie clinique à l’Université de l’assomption au Congo (UAC). S’exprimant à l’occasion de la journée mondiale de prévention du suicide, il mobilise pour la formation de plus de psychologues.

L’assistant Père Jean-Marie Wayivuta affirme que durant les cinq dernières années, plusieurs facteurs sont à la base de cas de suicide en ville de Butembo. Il parle de faits qui plongent dans la dépression et l’individu se retrouve comme un pneu crevé devant les réalités de la vie, devant un futur fermé. Les conflits familiaux et la mauvaise gestion des émotions personnelles sont là certains de ces facteurs.

« Il y a le problème des évènements de la vie. Il y a des conflits mal gérés dans les familles, des évènements qui se passent dans la vie, de ces sujets-là, qui nécessitent de bonnes résolutions et qui n’ont pas été bien résolus. Il y a des gens qui ont des pensées distordues : une mauvaise lecture des évènements qui les arrive, et aussi, j’ai constaté que la vie sociale, socio-politique du pays est en train de pousser les gens vers une grande déception. L’avenir semble être bouché », a-t-il fait remarquer.

Ce chercheur parle d’un avenir sombre à l’allure où va la situation sociale de la région. Il croit qu’il faut une mobilisation de tous contre la dépression qui conduit au suicide.

Le père Wayivuta veut que les psychologues cliniciens soient formés en masse afin de sensibiliser la communauté.

« L’avenir est sombre. Si on regarde la situation que traverse le pays aujourd’hui, on a l’impression qu’on vivra beaucoup plus déprimé. Quand on parle de la dépression, c’est ce qui conduit au suicide. S’il y a besoin de former beaucoup de psychologues, vraiment ça me ferait du bien. Je lance un appel à nos parents, à nos familles : ce n’est pas mal de former un de nos enfants comme psychologue », a-t-il conscientisé.

Il est à préciser que parmi les institutions formant dans ce domaine figurent les FAB et l’UAC/Butembo. Dans cette dernière école, la première promotion des finalistes du deuxième cycle ont présenté leurs travaux de mémoire, le lundi 09 septembre 2024.

Stanley Muhindo