Butembo-Lubero : le REDHO dénonce la lenteur dans l’instruction des dossiers dans les instances judiciaires

Des citoyens de Butembo-Lubero commencent à se décourager à se tourner vers les instances judiciaires à cause de la lenteur dans l’instruction des dossiers. C’est un constat du Réseau pour les Droits de l’Homme. Cette plateforme compte 22 organisations de défense des droits de l’Homme.

Ce sentiment de découragement a été communiqué ce vendredi 5 juillet 2019 par le coordonnateur du REDHO. Rapportant les résultats du monitoring effectué par le REDHO, maître MUHINDO WASIVINYWA a plaidé pour le renforcement des effectifs des magistrats. Il précise que le Parquet près le TGI Butembo compte deux magistrats, le Parquet près le Tripaix Lubero deux juges. « Pourtant, ce territoire est le plus surpeuplé et plein de conflits dont les conflits du domaine foncier. Il est aussi caractérisé par l’activisme des groupes armés nationaux et internationaux », s’exclame maître MUHINDO WASIVINYWA.

« Le constat est qu’il ya lenteur dans le traitement de dossiers. Il y a beaucoup de conséquences à cause de cette lenteur. Maintenant il y a beaucoup de dossiers qui traine et la population qui se lamente. Quelqu’un peut faire 6 mois, même plus sans qu’il y ait clôture du dossier. Nous avions estimé que c’était vraiment le bon moment pour que les autorités qui gèrent le secteur de la justice puisse s’y impliquer, notamment le ministre de la justice et le président du conseil supérieur de la magistrature », a lancé Maitre WASIVINYWA.

Il recommande au ministre de la justice et le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature d’augmenter le nombre de magistrats aux Parquets de Grande Instance et près le Tripaix Lubero ainsi qu’au tribunal de paix de Lubero. Avec comme résultat attendu, la célérité dans la procédure au niveau des instances judiciaires à Butembo et Lubero.

Quand on a un nombre réduit de magistrats, c’est clair que le rendement en souffre inévitablement (Valéry MWALI)

En réaction, le Procureur de la République près le TGI Butembo reconnait la lenteur dans le traitement des dossiers judiciaires. Valéry MWALI LUMANDE analyse positivement le plaidoyer du REDHO. Selon lui, face à une minorité de magistrats, le travail ne devrait qu’être moins satisfaisant aux yeux de la population. Le Procureur de la République près le TGI Butembo justifie que par exemple le parquet, doté seulement de deux magistrats, est dans l’obligation de réaliser aussi d’autres tâches.

« Quand on a un nombre réduit de magistrats, c’est clair que le rendement en souffre inévitablement. S’il faut parler simplement des tâches du parquet, il n’y a pas seulement qu’à instruire les dossiers. Il y a d’abord à rechercher les plaintes, la recherche de ces infractions, et quand on les a trouvées, il y a à instruire. L’officier du ministère public prend part à toutes les audiences, il doit faire l’inspection de la prison… », A-t-il mentionné.

Il invite la population à avoir confiance en la justice qui se démène à rendre un travail dans la célérité malgré le faible nombre de magistrats et les conditions logistiques moins viables.

En conclusion, le Procureur de la République près le TGI Butembo s’attend à l’augmentation du nombre de magistrats pour mieux faire.

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