Nord-Kivu : une dégénérescence de la journée ville morte à Beni et Oicha

Des morts et des blessés enregistrés, ce lundi 19 août 2019, à Oicha, Chef-lieu du territoire de Beni. C’était au cours d’une altercation entre manifestants et forces de sécurité. A Beni-ville aussi, la police a aussi tiré des balles réelles pour remettre de l’ordre dans certains foyers de tension. La journée ville morte initiée par le groupe de pression Véranda Mustanga pour sommer le Gouvernement congolais à mettre fin aux massacres des civiles a dégénéré.

C’est une ambiance de coups de feu qui a caractérisé toute la journée de ce lundi à Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni. La journée ville morte décrétée par le groupe de pression Veranda-Mutsanga s’est transformée en des manifestations spontanées de colère. Il y avait du feu et de la fumée presque partout.

Les esprits étaient surchauffés contre la police qui dispersait les manifestants à gaz lacrymogènes et à balles réelles.

Du dégoût à la colère

« C’est notre propre police qui nous blesse, on va continuer à s’affronter.  Maintenant, nos esprits sont surchauffés, sommes en colère, nous ne craignons plus la police ou encore les FARDC », a lancé un manifestant. A une autre manifestante crispée d’ajouter devant un policier « Vas-y pour tirer, c’est normal que je parle, tirez vos balles. Sommes fatigués des massacres. C’est pourquoi, moi-même, j’ai décidé de barricader la route », déclare cette femme.

Trois personnes sont mortes des manifestations de Oïcha. Elles ont été touchées par balles. Plusieurs blessés sont admis à l’hôpital général de référence d’Oïcha. Une maison appartenant à un policier supposé avoir tiré et tué des manifestants a été incendiée. La colère des habitants de Oïcha était d’autant prononcée suite au meurtre de près de 4 civils la nuit de dimanche à ce lundi à Mbau, environ 6 kilomètres d’Oïcha.

A Beni-ville, même si toutes les activités socio-économiques étaient paralysées, aucun incident majeur n’est à déplorer cette journée. Cependant, dans certains coins de la ville, la police a dispersé des attroupements qui se formaient autour des pneus allumés ça et là.

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