Butembo : une “angolaise” parmi les 6 présumés « Kasukwistes » arrêtés
Des arrestations continuent dans le cadre de démanteler le réseau de bandits qui insécurisent Butembo et Beni. L’équipe des enquêteurs dirigés par l’Avocat général des FARDC près la Cour militaire ont mis la main sur 6 nouveaux présumés bandits et des tenues militaires qu’ils utilisaient. Cette arrestation a été réalisée la nuit de jeudi à ce vendredi 4 octobre 2019.
Cinq jeunes ont déclaré à notre micro avoir pris part à des opérations de pillages à Beni-ville ou à Butembo. Celui à qui nous accordons le pseudonyme EL déclare avoir fait partie d’un groupe de 6 personnes qui opérait à Beni.
« J’ai fui jusqu’ici à Butembo, on m’a arrêté, je suis venu de Beni. Notre chef nous avait dit qu’il a fallu qu’on aille braquer dans une maison où quelqu’un venait de recevoir de l’argent. On est allé là-bas, on a ravi et puis nous sommes allés. Bon, nous sommes tombés dans cette erreur », s’est-il désolé.
Un autre groupe a ses branches à Beni et à Butembo. Ses membres sont commandés par une femme qui se dit de nationalité angolaise. Des jeunes présumés bandits l’accusent de les avoir recrutés dans son groupe, nous dit l’identifié HB.
« … Elle-même, propriétaire de cette arme, je ne sais pas où elle avait eu ça. Que les autorités nous aident à la chasser de la ville. Aux jeunes, je leur demande d’éviter d’envier les choses qui peuvent les plonger dans des situations comme ça », a conseillé cet autre.
Pour sa part, l’identifié KKR dit avoir délinqué en piquant des téléphones des gens en ville. Il charge aussi la dame.
« J’ai ma femme et mes deux enfants. Cette femme avait acheté son arme. Comme j’étais habitué à aller fumer chez elle, elle m’a dit bon, voilà monsieur quelque chose qui peut te rapporter beaucoup d’argent », a-t-il accusé avant d’ajouter « J’étais habitué à voler des téléphones la journée, mais la maman m’a demandé de m’associer au groupe en montrant à ce militaire où opérer ».
L’angolaise réfute ses accusateurs
Interrogée, l’angolaise AK a nié les faits d’avoir acquis une arme et commandité des opérations du kasuku.
« Moi je n’ai appelé personne. Ils viennent chez moi pour acheter un peu de drogue. C’est le travail que je fais. L’autre là arrêté c’est lui que je connais parce qu’on s’est connu à partir de notre contrée frontalière », a-t-elle nié.
Notons que ces 6 personnes ont été arrêtées vers Rughenda tard dans la nuit de jeudi alors qu’elles se préparaient à aller opérer vers Mukuna où elles ont été la fois dernière, selon leurs termes. Les présumés s’ajoutent ainsi aux autres arrêtés depuis les uns deux jours et les autres depuis une semaine.
L’Avocat général des FARDC près la Cour Militaire opérationnelle du Nord-Kivu se félicite à moitié des résultats obtenus. Le colonel NKUMBU NGOMA Jean-Baptiste attend mettre la main sur des militaires soupçonnés d’appartenir à ce groupe.