Beni territoire : la population entre vulnérabilité et peur du lendemain
Regret de perdre les leurs, pleurs, vulnérabilité et crainte du lendemain. C’est avec ces sentiments de tourment que les habitants des villages situés au Nord-est du territoire de Beni vivent presque chaque jour. A la base, l’activisme des rebelles présumés de l’ADF dans la région où, pourtant, les FARDC, appuyées par les casques bleus de la MONUSCO, ont lancé les opérations contre les groupes armés.
En effet, en une semaine, des civils, dénombrés à une vingtaine, ont été blessés, d’autres sont morts, massacrés par armes blanches ou par fusils. Des incursions que les FARDC imputent aux rebelles présumés de l’ADF sont signalées. Elles ont été rapportées notamment à Kokola, Eringeti, Maimoya au Nord du territoire et à Mambanike II, sur avenue Kabandoke et à Mabasele en commune de Oïcha. C’est le quartier Onzième près de Mabasele, qui a connu la dernière agression la nuit de jeudi 14 à ce vendredi 15 novembre.
Outre les massacres des civils, les malfrats pillent des biens de la population et détruisent des maisons des civils avant de disparaitre dans la nature, des fois dans la quiétude, en crépitant des balles en l’air pour se frayer passage. Autres conséquences, c’est le déplacement de la population vers des milieux supposés sécurisés.
Qui tue à Beni ?
Pour toutes les attaques, les rescapés racontent que les assaillants portent la tenue similaire à celle des FARDC, parlent soit le lingala, soit une langue qu’ils ne savent pas bien identifier. Aussi, les rebelles dupent, d’abord qu’ils sont en patrouilles pour sécuriser les habitants alors que leur mission est contraire.
Cette résurgence des exactions rebelles amènent la société civile à remettre un peu en cause les opérations militaires amorcées à Beni depuis le 30 octobre 2019. Toutefois, si ce n’est que le début des opérations, la population estime que, dans la suite, l’armée travaillera mieux à la satisfaction de tous. La conquête de plusieurs anciens bastions rebelles par les FARDC et l’anéantissement d’au moins 86 rebelles de l’ADF, selon le dernier rapport de l’armée, donneraient confiance que l’armée est en élan dans ses opérations. Même si une autre réaction de la société civile avance le doute.
Les forces fives ne savent pas qui d’entre les FARDC et les rebelles ADF ont lancé les opérations, car se sont les assaillants qui semblent chaque jour avoir raison des forces loyalistes. Pour la cause, la société civile appelle l’armée à collaborer avec la population et à communiquer les vérités sur les opérations, même si elles ne sont pas à leur terme.